J'avais passé la soirée au cimetière avec Andrew à me défoncer, boire et surtout me mutiler pour lui montrer, pour la première fois qu'il l'avait accepté, que j'aimais avoir le contrôle. Le contrôle sur mon mal. Je n'avais pas trop exagérée pour ne pas trop le traumatisée mais le sang sur mes avant-bras était plus que visible. Je m'amusais à me mutiler depuis que j'avais quinze ans, la première fois et à partir de mes seize ans j'avais commencé à le faire régulièrement. Personne ne savait vraiment pourquoi j'avais commencé, je n'avais permis à personne depuis lors de me connaitre vraiment.

Après l'effort le réconfort, je m'étais installée sur une tombe en m'allumant une clope après avoir terminée de lui montré mon petit rituel de coulée de sang. A peine assise je sentais quelque chose vibrer dans ma poche. Impossible que ce soit mon vibromasseur qui se soit déclenché automatiquement quand je me suis assise, je l'avais pas prit avec moi car je n'en aurais pas eu besoin, en tout cas pas en présence d'Andrew. J'étais tellement défoncée qu'il me fallut quelques minutes pour comprendre qu'il s'agissait de mon téléphone. Taylor venait de m'envoyer un message incompréhensible, la seule chose que j'avais pu comprendre avec le peu de neurones qui fonctionnait encore ce soir était qu'elle m'attendait devant chez moi. Je ne pu m'empêcher de pouffer de rire Andrew me dévisagea du regard en me voyant lire le message et je lui demandais ce qui le faisait tant rire. Il me renvoya la question et je me rendis compte que moi aussi je rigolais pour une quelque conque raison.

"Au lieu de te foutre de moi, aide moi à me lever tu seras utile au moins pour une fois." J'étais à bout de force car j'avais sans m'en rendre compte coupé assez profond et avec l'alcool dans mon sang cela fit que j'avais perdu plus de sang que prévu. Il me raccompagna à ma voiture et lorsque je voulu monter du côté conducteur il m'en empêcha. Il ne voulait pas me laisser conduire dans cet état. Si il savait que j'avais déjà vu pire il m'aurait peut-être laissé conduire mais je ne broncha pas et monta à l'arrière au moins comme ça il avait pas l'air d'un ami qui essayait de l'être mais de mon larbin qui me conduisait où je voulais.

Je m'étais assoupie sur la banquette, la veille j'étais sortie avec toute une bande de personne à une fête où je n'ai fait rien de mieux que coucher et me droguer et en me réveillant j'avais remis une double dose d'alcool et d'antalgique qui trainait dans ma salle de bain ça en plus du sang que j'avais perdu m'avais achevée. Une fois arrivée à destination je virais Andrew et monta à mon appartement comme la grande fille que j'étais. Étonnamment je n'avais pas trop de mal à y arriver, je savais qu'au bout du couloir je trouverais Taylor et qu'on allait passer un bon moment, quoi qu'il arrive.

Contrairement à ceux à quoi je m'attendais elle était effondrée à terre en larmes. Je l'avais rarement vu dans cet état je savais pas quoi faire, cela faisait des années que je n'avais plus pris soin du personne qui pleurait et cela faisait aussi longtemps que je ne m'étais plus donné la permission de pleurer à moi même donc je ne savais vraiment pas quoi faire. Je cherchais dans mes souvenirs tant bien que mal quoi faire, cette situation était bizarre, je me faisais du soucis pour elle? Impossible ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas fait de soucis pour personne mais pourquoi cette fois-ci j'en étais là?

Je m'approcha d'elle et m'accroupis à sa hauteur. Je pris son visage entre mes mains et la regarda dans les yeux en essayant d'y voir plus clair. J'y lisais pour la première fois de la souffrance, son coeur faisait des siennes, son foutu coeur prenait le dessus sur elle, je ne pouvais pas laisser son coeur la contrôler. Je n'avais plus de coeur et je savais que ceux qui en avait en souffrait alors qu'ils pouvaient faire simple, ne pas en avoir, ne pas souffrir.

Je l'embrassais plus pour moi que pour elle, j'avais besoin de ça pour trouver le courage de poser la question que je n'aurais jamais posé à personne. La stupide question qui ne sortais que très rarement de ma bouche. Me faire du soucis pour les autres n'était pas dans mon CV Taylor le savait pourtant elle était là ce soir chez moi alors qu'elle n'allait pas bien. Je ne pouvais pas lui dire de partir car je pouvais lire dans ses yeux qu'elle avait besoin de moi aussi mauvaise pouvais-je être. Je rompu le baiser lentement et lui fit face tentant de garder une voix normale en prononçant cette phrase qui sonnait faux dans ma bouche.

"Qu'est ce qui... va... pas... Bébé?" - Je m'arrêtais après chaque mot pour y mettre plus de conviction, tout les mots étaient faibles, tous sauf un le Bébé n'était pas un mot compliqué à sortir de moi.