La soirée avait été plutôt cool pour une première depuis mon retour. L'ennui, du moins si on peut appeler ça l'ennui, c'est que je n'y avait vu personne de familier, il n'y avait eu que des nouvelles têtes. Oh ça ne m'avait pas empêcher de m'amuser un peu, c'est certain, et puis au moins ça me permettait de décompresser un bon coup avant de faire face à ceux que j'avais abandonné il y a si longtemps. J'avais alors pas mal bu et j'avais clairement tapé dans l'œil à une fille à en croire son comportement. J'étais assis dans un fauteuil, dans un coin lorsqu'elle vint me proposer un verre. J'acceptais bien entendu, j'en avais vu de filles durant mon voyage dans toute l'Australie, mais des aussi jolie qu'elle et aussi ouverte dirons nous, il en existait que trop peu. Elle vint alors s'assoir à mes côtés et nous bûmes ce fameux verre.
Après quelques échanges cordiaux voire très suggestifs, elle ne tarda pas à venir à califourchon sur moi. Eh oui, j'ai toujours eu le don de suggérer mon attirance. Quelques câlins, tâtonnements... Et nous finîmes dehors, sous la pluie, dans une ruelle sombre. Je ne vous fait pas un dessin. Ce fut plutôt torride.

Je revins à la soirée pour prendre un dernier verre et elle me laissa son numéro avant de m'abandonner. Je promis de la rappeler, ce que je ne faisais cependant pratiquement jamais et je finis par quitter la soirée à mon tour. Il était tard et je devais passer une bonne nuit avant de revoir tous le monde le lendemain.
J'étais à pieds mais je ne logeais pas très loin, donc ça ne me gênait pas. J'aurais en temps normal, volé une voiture mais pas cette fois. Il pleuvait et j'adorais marcher sous la pluie. Je ne tardais cependant pas à avoir froid. Il faut dire que je ne portais une chemise noire sur mes épaules.
J'avançais dans les rue sombre de Perth afin de rentrer à mon hôtel lorsque je vis au loin un spectacle absolument détestable. Autant je suis un bagarreur, un voleur de voiture, je bois, je fume, je me drogue, je couche à droit à gauche... Mais le viol ou la violence sur une femme, ça jamais !

Je m'approchais avec peu à peu une colère grandissante en moi jusqu'à arriver à hauteur du sale type qui venait de déchirer violemment le chemisier de la jeune femme. J'avais tout vu, pourquoi fallait-il que je me trouve là... J'étais moi aussi un peu éméché et j'aurais préféré aller dormir. Mais je ne pouvais tout de même pas fermer les yeux. J'arrivais alors à la hauteur du type à moitié coucher sur la jeune femme. Je le chopais par le polo et le souleva jusqu'à moi pour le faire lâcher la jeune femme. Je le jetait contre le mûr d'en face. Il me jeta un regard furieux et dégoutant de désir. Ce taré était vraiment excité. Il me dégoutais au plus haut point. Il se rua sur moi et son poing rencontra ma mâchoire qui claqua violemment. Ma lèvre éclata et un second coup m'atteint, cette fois ce fut ma pommette qui s'ouvrit. Je réussis à bloquer son troisième coup et ce fut à mon tour. Il ne savait pas à qui il avait affaire. J'avais passé mon temps dans la rue depuis l'âge de mes 16 ans, je n'étais pas du genre à me laisser faire, j'avais appris à endurer la douleur et surtout à frapper fort. Je lui décocha quelques droites et il fut bientôt inconscient sur le sol.

La pluie qui n'avait cessait avait collé mes cheveux autour de mon visage et lavé mon sang. Je me retournais alors vers la jeune femme toujours inconsciente sur le pavé. Son sang se mêlait à l'eau. Je vint près d'elle et lui referma son chemisier. Je ramassais alors ses affaires et les remis dans son sac que je pris en main avant de la prendre dans mes bras. J'allais jusqu'à ma chambre d'hôtel ainsi. Je crus que le réceptionniste ne me laisserait jamais entrer avec une femme inconsciente et blessée à la tête ou qu'il appellerait la police. J'entrais dans ma chambre et j'allongeais la jeune femme sur le lit. J'enlevais alors ma chemise et la jeta par terre, elle était complètement imprégnée d'eau et de sang. Je revins vers la jeune femme et lui retira son jean et son chemisier, je remontais ensuite la couverture sur elle. Elle aurait eu froid en gardant ses vêtements.

Je pris de quoi nettoyer son visage et sa plaie et revint près d'elle. Je m'assis sur le lit et commençais à nettoyer son visage en espérant qu'elle se réveille sans prendre peur.

Je nettoyais son petit visage, du sang et de la rue, lorsqu'un petit mot sembla sortir des lèvres de la jeune femme. Je cessais d'appliquer le tissus mouillé et détaillais le visage de celle-ci. Elle ne semblait pas encore vraiment éveillée cependant. Elle semblait émerger doucement et je savais à quel point elle allait se sentir perdu et plutôt mal en point. Lorsque l'on perds connaissance, le réveil n'est jamais doux. Elle aurait certainement une terrible migraine, peut-être même des nausées et l'idée de ne pas savoir ce qui s'est passé la terrifierait surement assez rapidement.
Elle prononça encore quelque chose qui cette fois prit la forme d'une phrase intelligible. Je m'écartais alors pour ne pas l'effrayer, ma présence si près pourrait la faire angoisser, après tout elle venait d'échapper à un viol après s'être faite agresser.

Je me levais du lit et me rendit dans la salle de bain. Je remarquais alors mon visage amoché dans la glace, je n'y avais pas encore porté attention jusque là. Je me rendit compte également que j'étais torse nu et j'optais pour un polo noir. Un homme torse nu ne serait pas rassurant non plus à ce stade.
Je revins dans la chambre et vis un air de panique sur le visage de mon hôte. Elle pleurait. Elle venait de remonter la couverture sur elle, prenant conscience qu'elle était en sous-vêtement dans ce lit. Je pris le soin de rester loin d'elle pour ne pas la choquer et pris une chemise dans mon armoire.

« Ca va, tu es sécurité, j'ai dû t'enlever tes vêtements, ils étaient trempés par la pluie, tu aurais attrapé froid, je ne t'ai pas touché. » Fis-je de la façon la plus rassurante possible en lui tendant ma chemise. Vu sa taille et la mienne, ma chemise, cacherait déjà une bonne partie de son corps. Peut-être serait-elle plus à l'aise une fois couverte. Je vint m'assoir dans le petit fauteuil à côté du lit.
« Tu t'es faite agressée, je passais par là, il n'a eu le temps de rien, c'est promis. Je savais pas où t'emmener et tu étais inconsciente. Tes vêtements sèches en ce moment et toutes tes affaires sont là, je crois que je n'ai rien oublié. » Fis-je en montrant sur la fin le petit sac à main.

Je m'allumais une cigarette, ça m'avait stressé moi aussi cette histoire, j'avais eu peur qu'elle me prenne pour son agresseur ou qu'elle réagisse vraiment mal. J'avais besoin de me détendre. Je lui demanda, en un regard, en montrant la cigarette avant de l'allumer, si la fumée ne la dérangeait pas. J'avais pris soin en l'amenant dans la chambre, de fermer les volets pour que la lumière soit tamisé. La lumière pénétrait alors en strie dans la pièces. Elle aurait mal à la tête, inutile de l'aveugler en plus. Je posais ma cigarette se consumant au bord du cendrier et partis dans la salle de bain une nouvelle fois pour revenir avec une serviette. Je la passais dans mes cheveux afin de les sécher en partie et la posa sur l'accoudoir du fauteuil. Je me rassis et repris la cigarette que je portais à mes lèvres en fixant la jeune femme.

« Puis-je faire quelque chose ? J'ai de quoi boire ou manger si tu en as envie. Je suis nouveau ici, d'où la chambre d'hôtel, je m'en excuse. Pareil si tu veux prendre une douche... Tes vêtements sont bientôt secs. » ajoutais-je en quittant mon hôte du regard pour ne pas la déstabiliser pendant qu'elle mettait la chemise.

Je m'étais assis dans le fauteuil plus loin, dans le coin de la pièce pour lui laisser de l'espace et ne pas l'effrayer. C'était ma manière à moi de montrer que je n'avait aucune arrière pensée et qu'elle était en totale sécurité. Je m'étais allumé une cigarette et la fumais en silence non sans lui demander si je pouvais faire quelque chose. Je lui expliquais qu'elle pouvait prendre une douche si elle le souhaitait également. Lorsque je lui dis que ses affaires était là aussi, elle jeta un œil à son sac et se pencha pour en sortir un pendentif. Je ne préférais pas relever, c'était surement personnel, un attachement intime. Elle me remercia et je lui souris en réponse.
J'espérais ne pas lui faire peur, c'est vrai que j'avais tout du parfait salaud, l'allure, la tronche et les mimiques. Mon silence et mon calme à toute épreuve pouvait aussi être désarmant. La plupart des gens se demandaient dans ces moments là, où allaient mes pensées, vers qui et pour quoi.

La jeune femme releva la tête vers moi et je crus voir son regard changer, je compris ensuite pourquoi, lorsqu'elle prit la parole. Elle s'excusait pour les coups que j'avais moi-même reçu de la part de son agresseur. C'est vrai que ce salaud n'y avait pas été de main morte, mais bon j'en avais vu d'autres et des pires. Je n'aurais bientôt plus rien et la douleur physique n'était rien par rapport au blessures psychologique, j'étais bien placé pour le savoir d'ailleurs. J'avais le visage marqué par les nombreux combats que j'avais déjà mené mais ma blessure intime, celle s'attaquant à mon cœur, à ma tête, était bien plus tenace et douloureuse.

« Non ce n'est rien. Je n'ai déjà plus mal et j'en ai vu d'autre. » Répondis-je avec un sourire rassurant.

Elle accepta pour la douche et me demanda si j'avais un alcool fort. Je lui souris, c'était quelque chose qu'elle pouvait être sûr de trouver chez moi. Le reste pas sûr mais l'alcool ça oui.
Je terminais ma cigarette et l'écrasa dans le cendrier avant de me lever. Je me rendis dans la salle de bain.

« Il y a tout, je vous sors une serviette, prenez le temps que vous voulez, je vais vous servir un bon verre de sky et vos vêtements sont sec » fis-je à son égard bien qu'elle soit restée dans la chambre. Je revins alors dans la chambre et lui souris en sortant deux verres et la bouteille de whisky. Elle ne serait pas déçu, je n'était pas du genre à boire du mauvais bourbon. Je me rassis dans le fauteuil et attendit qu'elle fut dans la salle de bain, pour ouvrir un peut plus les volets. Un peu de lumière ne ferait pas de mal et j'attendais qu'elle ne soit plus en petite tenue pour ouvrir.
Lorsqu'elle ressortirait, elle serait habillée.

La situation étant si peu commune, je ne pus cependant m'empêcher de remarquer à quel point elle était jolie et attirante. Le sale type n'avait pas choisi n'importe qui, je le soupçonnait même d'être venu juste pour le sac puis après s'être rendu compte de la beauté de la jeune femme, d'avoir eu ses foutues envies perverses. Quel dégueulasse, rien que d'y penser j'avais envi de vomir. Comment peut-on jouer de sa force sur une femme, le combat est facile, gagné d'avance. Et puis, comment vouloir amoché un si petit corps ? C'était une chose qui m'avait toujours dépassé, je l'avoue. Je n'avais jamais porté la main sur une femme et ce n'était pas demain la veille. Un type m'avait répondu un jour que c'était facile à dire pour un type qui de toute façon n'est pas souvent seul dans son lit. J'avais trouvé ça plutôt censé même si ça n'excuserait jamais en rien un tel acte. Il est vrai que les violeurs sont souvent des types moches ou bizarres, assez pour avoir besoin de forcer la gente féminine. Je ne commençais pas mon verre, j'attendis la jeune femme.