HOW I MET MYSELF
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 It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx

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It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx Tumblr_lkzks2K3st1qc85hro1_500
Are you going to base your whole life on who you're stuck in a room with ?
I'm gonna base this moment on who I am stuck in a room with ! It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are.

Urgences. Maxx ne connaissait ce mot que trop bien. Elle y travaillait, elle y étudiait, elle y vivait presque. C'est une urgence. Toujours, ce mot revenait. C'est urgent. Ça urge là. Où était la limite entre les urgences urgentes et les urgences qui pouvaient attendre ? Les urgences qui pouvaient attendre étaient-elles encore des urgences ?
Ce jour-là, la blonde avait trouvé la limite parfaite entre les urgences qui ne sont que des urgences, et les urgences qui sont bien plus. Elle était allée dans la salle des archives, rechercher un dossier contenant un cas précis. Évidemment, il datait de plusieurs années, et la pièce n'était pas l'endroit le mieux rangé que Maxx avait connu. Bosser à l'hôpital en tant qu'étudiante, c'était s'assurer les tâches les plus chiantes, comme les compte-rendus interminables et les recherches de vieux papiers dans les salles poussiéreuses. Au bout d'une vingtaine de minutes d'explorations vaines, la blonde pensa à l'abandon. Seulement, la possibilité de lâcher l'affaire de la sorte aurait été trop simple. Le destin avait préféré en jouer autrement. Au moment où elle allait sortir, un bruit de serrure résonna dans la petite salle. Le verrouillage automatique. Des voix et des pas pressés se firent entendre. Procédure d'urgence. Maxx ragea, donnant un coup de pied dans la porte. Elle réfléchit un instant, regardant rapidement un coup d’œil autour d'elle. Les différents rayons d'archives n'allaient rien lui offrir de bon à faire en attendant la "libération". Elle saisit son trousseau de clés et les essaya une par une. La porte blindée se fermait seule, et il suffisait de glisser un pass pour l'ouvrir. La serrure présente ne servait jamais, et l'étudiante n'en avait évidemment pas la clé. Passant à une autre option, elle frappa contre la porte, hurlant presque pour qu'on vienne l'ouvrir. La salle se trouvant dans un recoin pratiquement vide de l'hôpital, lieu ayant été évacué dans l'urgence, les chances que quelqu'un passe par là étaient presque inexistantes.
Cependant, elle n'eut pas à vérifier cela. Effectivement, le destin préféra lui jouer un autre tour en laissant passer sur son chemin une connaissance qu'elle préférait éviter, Julian. Il lâcha quelques mots, sur lesquels la jeune se retourna, sursautant. Elle ne l'avait pas vu entrer, et ne se doutait même pas que quelqu'un était avec elle. L'urgence, la vraie, l'horrible, celle qui vient tout gêner, prenait tout son sens. Le garçon était le type de personne qu'elle détestait. Ce personnage antipathique à fortes tendances misogyne s'était appliqué à lui pourrir la vie à chaque fois que leurs chemins se croisaient. Son cynisme machiste ajouté aux débilités misanthropes qu'il pouvait sortir le transformaient en véritable plaie. La jeune avait toujours préféré ignorer ses attaques, étant pourtant presque persécutée par cet homme qui ne voyait apparemment rien de bon en elle. Faisant lui-même des études de médecine, ils avaient souvent été amenés à se croiser, à leur plus grand désarroi. Maxx ne comprenait pas ce qui pouvait provoquer une telle haine d'autrui, et, à force de rencontrer encore et encore cet étrange phénomène, elle avait commencer à s'y intéresser. Alors qu'il insultait, sans relâche, le sexe inférieur, elle se penchait patiemment, en silence, sur son cas, et sur ce qui pouvait le pousser à le transformer en un tel monstre. Si ces recherches n'avaient pas vraiment abouties, elles l'avaient poussée à doucement se rapprocher de lui. Julian et elle, se détestant presque, s'étaient un jour retrouvés seuls. Il n'avait pas fallu longtemps pour que cela dérape. S'éloignant de ce que tout le monde pouvait penser, s'écartant sûrement du destin lui-même, ils s'étaient embrassés. Maxx n'était pas du genre à chercher dans le mal. Elle n'aimait pas spécialement les méchants, préférant la simplicité d'un sourire. Mais il fallait avouer que tout changeait quand elle se retrouvait avec lui. L'atmosphère se transformait, et elle se trouvait affreusement attirée par l'ombre qu'il présentait. Cette attirance presque fantastique l'avait poussée à l'éviter depuis qu'elle s'était mise en couple avec Ainsley. Elle ne voulait pas être écartée du droit chemin avec un garçon comme lui. Et elle savait qu'elle ne pourrait y résister, si elle restait autour de lui.
Maxx soupira, déjà énervée du seul fait de sa présence, et se rendant compte qu'elle ne pourrait s'en écarter. « Julian... Quelle bonne surprise. » . Elle lui décocha un sourire, essayant de se dire qu'ils en sortiraient vite. Avec un peu de chance, le garçon saurait se montrer assez odieux pour que la seule envie qui la prenne soit de lui foutre une gifle.
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MessageSujet: Re: It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx   It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx Icon_minitimeMar 5 Juil - 13:08

Le Royal Perth Hospital. L'un des instituts les plus réputés en terme de chirurgie sur le continent australien. Julian avait toujours était très ambitieux, il avait choisi la médecine très tôt et avait tout fait dés lors pour y arriver. A ses 18 ans et après la faillite de ses parents, son père avait proposé le déménagement pour Perth, notamment pour que Julian puisse poursuivre son rêve. Il n'avait jamais été dupe, il savait aussi que ce choix était également une conséquence directe de la faillite de ses parents. Son père avait du mal à se relever de l'affront et sa femme lui en voulant pour ses erreurs ne cessait de le lui reprocher. C'était un nouveau départ, une manière de laisser le passé derrière eux et de recommencer dans une ville où personne ne les connaissait. Pour Julian, c'était plus que cela. Non seulement il avait pu envoyé sa candidature à l'université de Murdoch, où il n'eut aucun problème à entrer ayant obtenu une bourse de mérite mais il avait surtout pu oublier son passé douloureux, l'enfouir au plus loin dans son esprit et oublier ses amis, ceux qui l'avait connu avant qu'il ne devienne le nouveau Julian.
Cela faisait 4 ans maintenant qu'il avait intégré la fac de médecine et il s'était fait une place de marque. Malgré son sale caractère déploré par ses professeurs, ses résultats scolaires était très remarqués. Il faisait parti depuis la première année de ceux que l'on pressentait pour être lauréat à la remise de diplôme. La quatrième année était marquée par les premiers pas en hôpital et ce n'était pas pour réjouir le garçon qui trouvait totalement inutile et ennuyeux de se farcir les basses tâches.
Faire le café, ranger les archives, faire des prises de sang, autant de chose totalement ennuyeuse, dénuées d'intérêt.
Mais il était de nuit ce jour là et autant dire que la nuit, l'hôpital ne ressemblait en rien à ce qu'il ressemblait le jour. Le doyen de l'hôpital et de l'université étant absent, tout était bien plus détendu. Julian avait eu plusieurs fois affaire au doyen qui le connaissant bien déplorait son comportement.

Son bip venait de retentir, lui demandant de se rendre aux consultations. Ah les consultations... Des gens plus stupides les uns que les autres qui ne savent même pas reconnaître un simple rhum ou prendre un médoc de paracétamol lorsqu'ils ont un mal de tête. Les gens sont cons. Julian détestait effectuer des heures de consultations, c'était le bagne pour lui. Il aurait voulu assister à des opérations croustillantes et dangereuses, assister un grand chirurgien en poste... Mais il n'était qu'en 4ème année.
Il esquiva le premier étage, lieu ds consultations et se rendit au quatrième discrètement. Il jeta un œil dans le couloir et entra furtivement dans ce qu'il savait être la salle des archives. Ici était entreposés les dossiers des patients venus à l'hôpital depuis plus de 80 ans. Autant dire que la pièce sentait la poussière et le papier à plein nez. Julian aimait cette pièce pour sa grandeur et pour sa discrétion. En effet, rares étaient les visites et lorsqu'elles survenaient, il n'était pas difficile de passer inaperçu. Mais plus important encore, ce lieu était une véritable mine d'or pour la culture médicale du garçon qui prenait un malin plaisir à lire les dossiers des patients. Bien souvent rien de bien surprenant, mais parfois, des cas inattendus, des véritables énigmes médicales. Il lisait ceux là comme on lit un roman policier, cherchant à résoudre le cas avant la fin du diagnostic. Il avait appris énormément de ses lectures nocturnes de gardes.
Il y avait là aussi, le dossier médical de ses collègues, chose non négligeable lorsque l'on désire avoir de quoi les torturer.
Il avait choisi un dossier au hasard et s'était assis au bord de la fenêtre pour le lire tranquillement lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir puis se fermer. Quelqu'un venait d'entrer, il n'était plus seul. Il descendit alors du rebord de la fenêtre en silence et chercha furtivement son compagnon de cellule. Un large sourire illumina son visage lorsque planqué derrière une étagère, il put apercevoir une jeune fille qu'il connaissait de l'université. Maxx Swan Reed. Une niaiserie de sa promotion. Il ne l'aimait pas, mais pas surprenant venant d'une jeune homme qui n'aime personne et encore moins les femmes. Mais celle là était des plus énervante. Plus simple d'esprit et nouille tu meurs. Il avait longtemps trouvé sa présence des plus déplaisante, préférant alors s'occuper en l'insultant. Leurs échanges ressemblaient plus à de violente joutes verbales qu'autre chose... Enfin non... parce que pour qu'il y ait joute, il aurait fallu qu'elle réponde. Mais elle était trop stupide pour cela. La répartie était l'apanage du garçon qui n'avait aucun scrupule à se montrer des plus détestable.

Il fut lui-même surpris par le petit cliquetis de la porte se fermant. Il connaissait bien ce bruit et cela ne présageait absolument rien de bon. Il allait alors être bloqué dans cette pièce avec la plus niaise des filles qu'il ait jamais connu, quelle chance ! Il l'a vit s'affairer à ouvrir la porte qui lui résisterait quoi qu'elle fasse et ne put réprimer un léger sourire. Il leva les yeux au ciel et daigna enfin se faire remarquer.

« Tu sais ce que veut dire le mot urgence Reed ou tu n'as que chaussure et maquillage à ton vocabulaire ? » Fit-il acerbe d'entrée. Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient ensembles, obligé de se supporter pour une durée indéterminé et le garçon, cette nuit, bien qu'énervé à l'idée que ça recommence, commençait à trouver un tout nouvel intérêt à l'histoire. Pour comprendre, il faut savoir que malgré leurs échanges houleux, ils avaient plus d'une fois fini par se bécoter. Julian n'aurait su expliquer pourquoi mais elle l'attirait. Il ne comptait plus le nombres de tâtonnement moites qui les avaient unis. Mais si cela faisait bouillir le garçon autrefois, maintenant que Maxx était dans une relation avec une autre fille, il prenait goût à l'amener à péché. Il aurait voulu la voir tromper sa copine. Elle l'évitait parfaitement depuis quelques mois, surement consciente du pouvoir d'attirance qu'il exerçait sur elle. Mais elle avait affaire au diable, il fallait qu'elle le sache, qu'elle en soit consciente.

Elle le salua hypocritement et leurs bip respectifs sonnèrent. Il sortit le sien et un large sourire irradia son visage en lisant le message.
« Suspection d'enlèvement... un bébé disparu... voilà qui devrait nous garder au chaud toute la nuit durant Reed, je suis sûr que tu es ravie. » Fit-il accompagné de son rituel sourire carnassier. Il disparu alors de nouveau derrière une étagère et sortit un dossier plutôt fin.

« Maxx Swan Reed... Qu'est ce que ton dossier médical peut bien renfermer de croustillant ? Ou bien es tu si ennuyeuse à l'intérieure que tu l'es à l'extérieur... » Il l'ouvrit en s'approchant de Maxx, plongeant son regard dans le dossier.
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MessageSujet: Re: It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx   It's what life is, it's a series of rooms, and who we get stuck in those rooms with, adds up to what our lives are. #Julian&Maxx Icon_minitimeMer 6 Juil - 16:34

La blonde resta quelques instants, silencieuse, à l'observer, ignorant ses attaques. Ils avaient été confrontés l'un à l'autre il y a a peine quelques secondes, et Julian commençait déjà à tenter de la froisser. A vrai dire, les mots qu'il pouvait lâcher n'avaient aucune importance, ils ne la touchaient nullement. La seule chose qui l'atteignait, la seule chose qui la mettait mal à l'aise, était la présence du garçon. Il était là, il la regardait, il l'attirait, désespérément, il l'attirait. Sa façon d'être, sa voix, son charisme, son sourire, son affreux sourire. Elle le détestait, elle détestait sa façon d'être lui, elle se détestait de ne pas pouvoir le détester plus. Il n'y avait rien à faire. Elle n'avait jamais ressenti ça pour n'importe qui, pas depuis qu'elle était avec Ainsley, pas envers quelqu'un d'aussi désagréable. Elle n'avait jamais compris pourquoi elle s'était attachée à découvrir ce qui le rendait ainsi. Peut-être que cette attirance physique avait tout déclenché. Peut-être qu'elle aimait simplement les monstres dans son genre. La sonnerie de leurs bip ramena Maxx à la réalité. Se poser des questions n'aurait rien changé. Il était là, elle était là. Elle se sentait vulnérable, sans défense. Il avait les cartes en mains, et cet horrible rictus satisfait sur son visage prouvait qu'il le savait. Ils allaient être coincés ensemble un petit bout de temps. « Ravie, tu as trouvé le bon mot. » . Ces mots claquèrent dans l'air, non pas aussi amèrement que ceux du garçon, mais d'une façon légèrement moins enjouée que ceux qu'elle-même avait prononcé précédemment. Elle savait qu'en même temps que cette porte, ses quelques chances de rester sur le bon chemin se refermaient à son nez. Si Julian faisait un pas vers elle, Maxx avait parfaitement conscience qu'elle ne pourrait le repousser. Pas trop longtemps. Embrasser, avoir envie d'embrasser, quelqu'un d'autre que sa copine ne lui était jamais venu à l'idée. Tout allait bien, tant qu'elle restait loin de lui. Son sourire ne s'effaçant pas, elle observa le garçon faire le tour d'une étagère pour en ressortir avec un dossier dans les mains. A ses mots, elle comprit qu'il s'agissait du sien. Elle sourit plus légèrement, presque soulagée qu'il ait trouvé une occupation sans danger pour elle. La jeune n'avait rien à cacher. Rien qui se trouvait entre quelques feuilles de papier. « Y a pas de quoi t'amuser, là-dedans. » . Elle lâcha un petit rire, légèrement plus naturel que la grimace qui s'était dessinée quelques minutes plus tôt sur son visage. Si l'ambiance était à la traque de son passé, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Sa mère décédée, son père homme d'affaires, elle avait mené une vie des plus normales. Elle avait certes pris une année de cours à domicile, mas sur les quelques pages que contenait son dossier, la raison n'était pas spécifiée. Il n'était marqué qu'elle avait passé des mois, chez elle, à ne vouloir voir personne, après la mort de sa mère. Il n'était pas inscrit ce à travers quoi elle avait du passer. Son sourire presque forcé dissimulait ses cicatrices, et ne laissait passer que ce que son dossier pouvait avouer. Elle était en troisième année de médecine, elle avait sauté une classe dès son plus jeune âge, et sa présence à l'hôpital dès la troisième année était plus justifiée par les contacts de son pères que par ses résultats, aussi brillants soient-ils. Sa famille avait de l'argent, son paternel aimait l'utiliser. Il n'était jamais à Perth, voyageant pour son travail, laissant Maxx seule avec ses cartes de crédit. Il n'y avait rien de compromettant, dans ce dossier, et la seule chose qu'elle risquait était recevoir quelques remarques acides sur le statut de son père qui l'avait projetée à l'hôpital un an avant ses camarades.
La blonde se glissa derrière Julian, se mettant sur la pointe des pieds pour lire les lignes concernant son parcours scolaire par dessus son épaule. La proximité de leurs deux corps la fit frissonner. Tremblant légèrement, elle tenta de ne pas laisser apparaître son trouble. Sa respiration commençait à s'emballer, la présence du brun était insoutenable. Ses yeux quittèrent les pages pour remonter jusqu'au visage du garçon, quelques secondes. Elle frémit à nouveau, puis, détachant son regard des traits assassins de ce dernier, elle dit, doucement, « Tu caches beaucoup plus de choses que moi... » . Elle resta comme accrochée à lui, un instant, puis se recula, reprenant sa respiration, pour chercher le dossier le concernant. Du bout des doigts, elle fit défiler les noms, et s'arrêta, d'un coup, un léger sourire sur les lèvres. Ses pas la ramenèrent vers le garçon. Son regard s'accrocha à ses yeux si troublants. Elle savait qu'il y avait un sujet à éviter. De leurs quelques échanges un minimum constructifs, elle avait su tirer une leçon. Le prénom de son jumeau n'était jamais bien accueilli. Elle ne savait pas pourquoi, et n'avait jamais été invitée à en apprendre plus. Le fixant toujours, Maxx prit une plus grande inspiration et tenta la provocation. « Quand j'y pense, j'aurais préféré être enfermée avec Daemen. T'es sûr que c'est Julian, toi ? » . Ses mots étaient hésitants, elle n'était pas à l'aise sur ce terrain. Cependant, elle se força à soutenir son regard, attendant une quelconque réaction. Sa curiosité, sa gentillesse, sa bienveillance la poussaient aveuglément à chercher une raison au mal-être apparent de l'autre, risquant par la même occasion de provoquer les plus grandes tempêtes.
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Déplorable... A l'instant où il ouvrit le dossier de la petit blondinette, il se rendit compte qu'elle était tout aussi ennuyeuse à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'était vraiment pitoyable.. Rien de bien croustillant à se mettre sous les dents. Un foutu rhume, une varicelle, rien de bien extravagant. Qu'aurait-il bien pu trouver de toute façon ? Un avortement ? Non impossible bien trop prude pour ça. A tout les coup elle n'avait connu le loup qu'après sa majorité. Dépité il chercha désespérément quelque chose à se mettre sous la dent et entendit la jeune fille s'approcher de derrière lui. Il ne broncha pas et la laissa s'approcher pensant intimement qu'à trop s'approcher du grand méchant loup elle finirait par se faire mordre.
Les notes de Maxx n'étaient pas mauvaises mais ne justifiait pas qu'elle ait un an d'avance, ce qui intrigua le garçon immédiatement. Seul un bon piston ou une liasse de billets pouvait lui avoir servit de tremplin. Lui aussi aurait pu jouir de ce tremplin si son père n'avait pas fait faillite. Mais Julian n'en avait jamais eu besoin. Il était brillant et il le savait. Peut-être cet air arrogant venait-il de là ?
Il sentit le souffle de Maxx trop près de lui pour être tourné vers le dossier, il se tourna alors et la fixa. Elle le regardait et un instant leurs regards se croisèrent et il prit la parole en fixant les lèvres de la jeune fille.

« Je me suis toujours demandé comment tu avais fini en médecine... Lequel de tes deux parents avait de l'argent ? Ou peut-être un médecin haut placé dans la famille ? » Fit-il sans un sourire, sa bouche restant entrouverte et ses yeux toujours rivé sur les lèvres de l'autre. Le jeu était lancé. Elle s'était approché d'elle-même, profitant du court répit qu'il lui avait offert pour reprendre confiance en elle. Il était temps pour elle de se brûler. Il referma en un claquement le dossier lorsqu'elle s'éloigna cherchant de toute évidence son dossier à lui. Elle s'était alors éloigné le temps de le trouver et Julian s'assit à peine, contre un meuble bas. Elle revint alors vers lui, ayant trouvé son bonheur. Adossé ainsi contre le meuble il était pratiquement de sa taille. Il la fixa tandis qu'elle ouvrait le dossier. Il aurait pu la fixer ainsi longtemps pour la mettre mal à l'aise mais c'était sans compter cette nouvelle approche de la jeune fille pour en savoir plus sur lui et sa relation avec son jumeau.
« Quand j'y pense, j'aurais préféré être enfermée avec Daemen. T'es sûr que c'est Julian, toi ? »

A ces mots Julian la fixa encore quelques secondes, le regard plus dur que d'habitude avant de détourner la tête vers la fenêtre. Le regard haut dans le ciel, son regard fut éclairci par le soleil tandis que son cou s'offrait totalement surplombé par une mâchoire serrée. Il ne répondit strictement rien à cette phrase bien que des tas de réponse acide lui aient traversé l'esprit. Il se sortit son connard de jumeau de la tête et pensa à ce que Maxx allait voir dans ce dossier.
Effectivement, elle y trouverait bien plus d'intérêt qu'il n'en avait trouvé dans le sien si elle cherchait bien et savait se montrer perspicace. En effet, le garçon avait passé plus d'heure à l'hôpital pour fracture qu'un cascadeur professionnel en 22 ans de vie. Quelqu'un ne le connaissant pas du tout aurait pensé à la maladie des os de verre mais la vérité était bien plus noire. Daemen.. Il n'avait jamais eu de scrupule à le frapper. Un coup de point par ci, un coup de barre de fer par là. Une brûlure par ci, un fracture par là.. Et chaque fois, l'absence de réponse de Julian résolu à ne jamais frapper son jumeau. Le pire accident l'avait plongé dans un mini coma. Ils avaient une dizaine d'années lorsqu'ils montèrent à la cime d'un arbre. Assis tranquillement sur la plus haute branche, Daemen finit par le pousser. Julian tomba de l'arbre et dans la chute se brisa plusieurs côtes, la clavicule et fut plongé dans le coma pendant 2 semaines. A son réveil ? Très peu de souvenir de la scène, juste mal partout et l'intime conviction qu'il ne serait pas tombé seul. Les souvenirs ne revinrent que quelques mois plus tard et Julian préféra garder la vérité pour lui. Ses parents auraient certainement fait enfermer Daemen s'ils avaient su.
En tout ? Une quinzaine de fractures, bras, jambe, poignet, clavicule, côte... Le garçon n'avait pratiqué que le baseball, sport à l'origine d'une seule et unique blessure, une luxation de l'épaule. Non il n'avait jamais été un enfant fragile. Ses parents s'étaient toujours posé des questions, se demandant s'il se faisait martyriser à l'école, ils avaient poussé le vice jusqu'à demander à Daemen de le protéger. Les médecins avait pensé à un enfant battu mais Julian avait bien sur avouer qu'il n'était as battu. Seul diagnostic ? Un enfant casse-cou, voilà tout.

Il fixa un instant le dossier puis releva les yeux vers Maxx, attendant de voir si les yeux de la blondinette s'illuminait de la découverte ou si elle était trop stupide pour voir que c'était trop pour un enfant normal. Il pensa un instant à lui enlever le dossier des mains mais il aurait alors avouer avoir quelque chose à cacher.
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Les yeux rivés sur le visage de Julian, la blonde frémit légèrement, croisant son regard qui s'était durci en quelques secondes. Elle avait touché une corde sensible. Il tourna la tête vers la fenêtre, elle frissonna de plus belle. Un point pour elle, mais à quel prix ? Chancelant presque sur ses jambes fines, Maxx était comme hypnotisée par le tableau de cet homme s'effaçant dans sa colère. Il ne prononça aucun mot, laissant un silence assassin prendre possession de la petite pièce. Parler de Daemen tendait définitivement l'atmosphère, et il n'était pas décidé à discuter de ce jumeau apparemment gênant. L'ambiance qui avait pris place, au lieu de refroidir la jeune, la poussa à chercher à en savoir plus, la rapprochant encore plus de ce portrait d'être monstrueux que le garçon se dessinait. La rapprochant dangereusement de lui. Pour reprendre pied, elle baissa le regard sur le dossier noté Mathias Julian Stark que ses mains portaient presque timidement. Il n'avait fait aucun commentaire sur la lecture de celui-ci. Il n'avait peut-être rien à cacher. Ses yeux bleus défilèrent rapidement son parcours scolaire impressionnant, et finirent par s'attarder sur les plus longs paragraphes que comportait son dossier médical. Des vingtaines de visites aux urgences. Des dizaines de fractures. Un séjour dans le coma. Ses visites aux urgences avaient débuté dès son plus jeune âge. Maxx leva les yeux vers lui, interrogatrice « Casse-cou, le gamin... » . Il n'avait aucune maladie fragilisant son corps. Rien n'indiquait qu'il s'agissait de chutes. Les blessures laissaient plutôt penser, au contraire, à des suites de coups. La jeune soutint son regard, voulant lui montrer la part d'ironie placée dans ses derniers mots. Et si ses parents l'avaient battus ? Cela pourrait expliquer son comportement plus récent, sa mauvaise humeur, sa haine des femmes. Les conflits familiaux forgeaient les enfants dans une certaine direction, et elle n'était pas toujours profitable. Est-ce que cet être détestable n'était au fond qu'un être détesté ? La blonde s'efforçait tant bien que mal à ne pas le quitter des yeux. Chacune de ses réactions pourrait l'aider à comprendre, à deviner. Elle s'approcha un peu plus et lui tendit le dossier, ouvert sur ses antécédents médicaux. Un léger sourire se dessina sur son visage pour dissimuler la gêne qui la gagnait. « J'imaginais que ton frère était plus bagarreur que toi... » . Feignant l'ignorance, elle espérait ne pas froisser Julian. Elle ne se voyait pas l'affronter avec un Alors tu te faisais taper quand t'étais gosse ? , surtout que ce n'était qu'un soupçon, que rien n'était assuré. Qu'est-ce qui avait bien pu l'emmener à l'hôpital, quelque chose d'autre que des coups de ses parents ? Ses admissions aux urgences n'avaient pas été accompagnées de celles de son frère. Julian était le seul à être touché, ou la présence de son jumeau avait simplement-elle été omise, une vingtaine de fois ? Peut-être que ce n'était pas les coups de ses parents qu'il avait du encaisser, mais ceux d'autres jeunes ? Maxx voulait comprendre, elle voulait saisir ce passé aussi étrange que ce présent. Elle plissa légèrement les paupières, le dévisageant. Quelles autres blessures cachait-il, derrière ce sourire moqueur ? Son antipathie dissimulait-elle d'autres cicatrices qu'un simple dossier médical ne pouvait pas dévoiler ? Pourquoi la découverte de ce passé douloureux lui donnait-elle envie de se rapprocher encore plus ? Cet être sombre, méchant, se montrait soudainement blessé et cela éveillait horriblement les sens de la blonde. Elle avait toujours aimé prendre soin des autres. En toutes les personnes qu'elle avait croisées, elle s'était efforcée de trouver le bon côté. Elle observait les traits de Julian, espérant au fond qu'il avait compris qu'elle n'était pas assez bête pour croire à la thèse des accidents accidents « Il aurait pu te défendre... » . Le contact visuel devenant trop lourd, elle s'appuya à son tour contre le meuble à côté, et glissa jusqu'à s'asseoir sur le sol. Avec lui, elle ne savait pas où aller. De plus, la proximité physique la troublait trop pour qu'elle arrive à se concentrer, ainsi, les mots qu'elle venait de sortir n'étaient pas réfléchis. S'appuyant par terre, elle prit conscience qu'elle avait non seulement laissé sous-entendre l'hypothèse des coups, mais aussi remis son jumeau tabou sur le tapis. Appréhendant sa réaction, Maxx n'osa pas lever les yeux vers lui, et vint au lieu de ça poser son regard à travers la fenêtre. Essayant d'oublier à qui elle parlait, essayant de ne plus penser au magnétisme qu'il dégageait. Son envie de paix reprit le dessus, et, voulant laisser l'occasion au jeune de balayer le sujet s'il en avait l'envie, elle se pressa d'ajouter « Mon père est un bon ami du directeur de l'hôpital. Mais j'ai fini en médecine grâce à mon petit cerveau. Mon père s'est juste arrangé pour que je commence les stages à l'hôpital dès la troisième année. » . Elle soupira légèrement, regardant le soleil qui commençait à disparaître. Ses relations avec son père étaient tendues également, mais lui n'en était jamais venu aux mains.
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S'il avait imaginé que l'idée de lire les dossier se retournerait contre lui, il se serait bien garder de l'offrir toute prête à la jeune fille. Ce moment qu'il aurait cru intéressant s'était transformé en véritable torture psychologique pour le jeune homme qui déjà sentait peu à peu l'étau se refermer sur lui. Tout avait commencé avec l'évocation de son frère jumeau, cet enfant de salaud. Elle avait depuis un moment compris qu'il était l'un des sujet sensible chez Julian et se permettait inlassablement de le ressortir à chacune de leurs entrevues comme s'il était possible de le faire parler à l'usure. Deamen, ce nom avait le don de tendre l'atmosphère en deux temps trois mouvements avec Julian. Penser à son frère provoquait chez lui une profonde colère, un profond dégout, enfoui depuis la tendre enfance du jeune homme. Il savait pertinemment que ce dégout mêlée de rage brillait dans son regard à la simple écoute de son prénom et ce fut la raison pour laquelle il détourna le regard. Il préféra se taire, à défaut d'en dire trop. Il avait mis bien trop de temps à enfermer ses pensées pour ne pas les mettre à nue à la plus petite occasion, à la moindre petite faille. La jeune fille le fixait et il le savait, c'était comme s'il pouvait sentir son regard suspicieux sur lui. Il la sentait frémir de questionnement. Il attendit qu'elle plonge de nouveau son regard dans le dossier pour reprendre pieds. Il était plus fort que ça, il ne suffisait pas d'aligner à la suite l'ensemble des sujets qu'il détestait pour le faire sortir de ses gongs. Non il était plus fort que ça.
Aux tout premiers mots de la jeune fille concernant ses antécédents médicaux, le garçon ne lança qu'un regard en coin, qu'il soutint un instant avant de se perdre de nouveau dans la vue qu'offrait la fenêtre. Elle ne l'aurait pas ainsi, l'heure n'était pas à la confession pour lui, ça ne l'était jamais d'ailleurs. La jeune fille avait soutenu son regard, pas lui. Elle marquait un point et il faisait nul doute qu'elle s'en était rendu compte. Cette discussion allait sur la mauvaise pente, celle que Julian voulait éviter. Elle s'approcha légèrement et à ce mouvement il se tourna vers elle. Elle lui tendit le dossier ouvert à la bonne page et il le prit dans ses mains doucement, presque hésitant. Il n'était pas sûr de vouloir voir les pages rempli des accidents de son passé. Loin de lui l'envie même de les compter ou d'y repenser. Son frère lui en parlerait comme d'un palmarès. Son frère plus bagarreur ? Ce n'était pas que de l'imagination.. Daemen était une enflure de la plus haute espèce et ce depuis tout jeune. Bagarreur oui, il l'était bien plus que Julian. Mais il faut être deux pour se battre. Ce fut ce que Julian eut envie de répondre mais il se retint, cette phrase résonnant dans son esprit. Oui il faut être deux. Le problème étant lorsque l'un des deux combattants refuse de se battre. Le combat est alors gagné d'avance pour l'autre, d'une facilité écœurante.

Julian laissa glisser son regard de celui de la blondinette vers le dossier qu'il tenait maintenant dans les mains et il le lut, doucement, par accoues, quelques mots par ci par là. Il le connaissait par cœur, il n'avait pas besoin de le lire attentivement, il savait à quoi chaque mots faisait référence. Chaque mots lui firent l'effet d'un flashback douloureux, il vécut de nouveau chacune des blessures. Il fut sorti de son passé par les nouveaux mots de la jeune fille. A chaque fois, un nouvelle thèse était sous-jacente. Il était passé de l'enfant casse-coup à l'enfant martyrisé à l'école. Quel serait le prochain pallié ? Les parents ? Pourquoi n'avait -elle pas envisagé cette idée alors qu'à l'époque tous les médecins l'avait fait ? Que Daemen le défende ? Quelle magnifique idée... Comment aurait-il pu le défendre de lui-même ? Il referma le dossier en un claquement vif, le vent soulevant légèrement ses cheveux et le bruit claquant dans ses oreilles. Il garda un instant la tête baissé puis se leva brusquement et se dirigea vers l'étagère.

« Ce jeu ne m'amuse plus du tout. » Il rangea le dossier, le poussant de son index, comme s'il cachait un journal intime, avec délicatesse. Il se tourna de nouveau vers la jeune fille et reprit rapidement sa place. La jeune fille s'était assise sur le sol et il en fit autant même si l'idée de la surplomber de toute sa hauteur était alléchante. Il remonta légèrement ses genoux et y posa ses bras.

« J'étais pas battu. Mes parents n'ont jamais levé la main sur moi, j'ai fait pas mal de conneries, j'étais un casse-coup, il n'y a rien à comprendre. Je me blessé souvent. » Fit-il aussi convainquant qu'il avait appris à l'être. Et il l'était. Toute une assemblée de médecins sur diplômés l'avait cru, deux assistantes sociales aussi. Les garçons sont souvent bien plus turbulents que les filles, c'est un fait. Lui était un garçon à 200%.
Il aurait tout donné pour fumer une clope à se moment, mais cela traduirait également son malaise. Il devait retrouver sa quiétude autrement. Il jeta sa tête en arrière et ferma les yeux.

Maxx reprit la parole répondant enfin à la question initial du jeune homme. Donc papa avait un peu aidé mais elle était méritante tout de même. Au fond de lui Julian n'en doutait pas, mais son côté misogyne le poussait à croire le contraire. Elle s'était tourné vers la fenêtre et d'expérience il savait ce que cela signifiait. Elle n'était pas sereine. Quelque chose ou quelqu'un provoquait de la gêne chez elle. Gêne qu'elle tentait de calmer en s'évadant par la fenêtre. Il la fixa, c'était à son tour de prendre la main. Son regard froncé légèrement et un petit sourire en coin découvrant sa petite fossette marque de fabrique du Stark avec sa paire de converse flanqué du drapeau américain, il la fixa avec insistance et d'une façon qu'il savait dérangeante.

« Miss prude a du mérite mais avoue que papa est un bon piston... très classe.. » Fit-il acerbe. « Je pencherais plus pour l'EXCELLENT piston. Et je suis sûr que le doyen comme ton père regrettent déjà ce coup de pouce. On a vu de très bonne relation entâchée pour moins que ça.. » ajouta-t-il en insistant sur l'adjectif superlatif.
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Ce jeu ne l'amusait plus. Ce jeu l'amusait plus. La voix grave du garçon résonnait dans la tête de Maxx, tandis qu'il essayait d'expliquer ses blessures par des accidents. Pourquoi ce jeu ne l'amusait plus, s'il n'avait rien à cacher ? Pourquoi voulait-il changer de sujet ? La blonde tourna la tête vers lui, il avait les yeux fermés. Les quelques instants de silence qui avaient suivis lui avaient offert l'occasion de détailler ses traits, se nourrissant de l'envie qui la dévastait pour essayer de garder pied. Il avait l'air si convaincant, si sûr de lui. Mais pourquoi esquiver, s'il n'était qu'un casse-cou ? Pourquoi avait-il eu l'air de souffrir en revoyant ce parcours médical ? Les questions envahissaient son esprit, et, sans se lasser, elle observait son visage, analysant par la même occasion son propre ressenti. A cet instant précis, elle désirait trois choses ; le comprendre, être loin, et l'embrasser. Les lèvres de Julian, qu'elle avait déjà rencontrées à maintes reprises, étaient comme sublimées par le mystère et l'interdit qui l'entouraient. Elle savait qu'elle ne pouvait faire aucun des gestes qu'elle s'imaginait. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit de goûter à nouveau à ses baisers empoisonnés. Elle savait qu'elle ne pouvait plus le toucher. Elle savait que s'il l'effleurait, elle craquerait. Elle savait qu'elle était au bord du péché, et qu'elle n'y pouvait rien. Sa recherche avide d'explications la poussait à se rapprocher, la projetant au bord du vice. Sans savoir exactement pourquoi, elle sentait que le jeune mentait. Mais il le faisait bien. Elle était troublée. Elle n'osait plus, et jetait son regard à travers la fenêtre. Ouvrir la bouche pour relancer ses doutes ? Et si au lieu de ça, elle l'embrassait ? Aux côtés de Julian, son corps ne lui obéissait plus. Elle ne pouvait même pas avoir confiance en elle-même.
Maxx frissonna, sentant le regard du garçon posé sur elle. Elle le sentait. Elle sentait le poids de son sourire. Elle s'imaginait l'air malin qu'il avait. Dans son esprit se redessinait parfaitement le creux de sa joue, la petite fossette qu'elle s'était souvent amusée à suivre du doigt, entre deux baisers. Tout avait été plus simple quand elle était célibataire. Il était le garçon détestable dont elle avait envie. Il était le monstre qu'elle désirait. Ce schéma aux abords originaux était en fait assez fréquents. Les gamines qui tombent amoureuses du petit rebelle, c'était connu. Elle, au lieu de choisir le frère rebelle, avait porté son dévolu sur le misanthrope misogyne. Chacun son truc. Souriant face à la fenêtre, elle tentait d'ignorer tant bien que mal sa présence déroutante. Il lui crachait quelques insultes, et, quand ils se retrouvaient seuls, il réparait de ses baisers les blessures qu'il avait pu ouvrir. Maintenant qu'elle était en couple, tout était différent. Tout était plus compliqué. Elle avait du s'évertuer à l'éviter, tous les jours, alors qu'ils fréquentaient les mêmes lieux. Ils n'avaient plus le droit. Elle devait rester loin, ne pas craquer. Et pourtant, le destin même s'était acharné contre elle, l'enfermant seule dans cet espace restreint avec l'incarnation du Diable. La tension qui régnait dans la pièce, l'impossibilité de la nouvelle rencontre de leurs caresses, au lieu de la décourager, amplifiaient son envie. Elle savait qu'elle était faible. Elle savait que, comme il avait pu le lui dire à maintes reprises, elle n'était qu'une femme. Pire encore, elle savait qu'il n'était qu'un homme. Les remarques dérangeantes qu'il prononçait rajoutaient une couche à l'être affreux qu'il était, à l'être affreux qu'elle désirait. Et s'il ne voyait en elle qu'une petite prude friquée de thune, où était le problème ? Elle tourna la tête vers lui, affrontant son regard. Son corps entier frémit. Elle le détestait pour être lui. Il était horriblement attirant. Elle n'avait jamais été dans un état pareil en seulement un regard. Ses mots résonnèrent légèrement. D'une voix malhabile mais douce, elle rétorqua « Je crois que tu es le seul à regretter mon arrivée ici... » . Prononçant ces quelques paroles, Maxx retrouva dans les prunelles du garçon toutes les étreintes qu'ils avaient échangées. En un coup d’œil, elle revit leurs échanges, les redésirant plus que jamais. Une gêne incontrôlable la regagna, et elle baissa le regard, rougissant par la même occasion. Rien ne pouvait cacher l'envie qui la dévastait à présent.
Le regard dans le vide, elle repensa à son père. Son père qui l'avait virée de chez elle, la détestant pour être en couple avec une autre fille. Qu'est ce que sa sexualité pouvait changer en l'amour qu'un père doit porter à sa fille ? Les relations familiales n'étaient pas aussi simples que ça. La preuve avec Julian et Daemen, qui cachaient une étrange tension. Après s'être faite expulser de chez soi, Maxx s'était retrouvée sans famille. Elle avait du abandonner son dernier lien avec les Reed pour assumer son amour avec Ainsley, et voilà qu'elle pensait à tout gâcher en fautant avec un connard. Désespérément, les yeux rivés sur le corps du garçon, elle jouait à l'envers, essayant de provoquer son propre dégoût pour se repousser de cet être défendu. Sa copine qui était connue pour coucher avec n'importe qui, se droguer, s'était bien tenue, avait toujours été fidèle, s'opposant à toutes les idées qu'on pouvait avoir à son sujet. Elle s'était totalement ouverte à la blonde. La blonde qui était la gentille, la blonde qui enchaînait les relations sérieuses, celle qui semblait prête à se poser, en parfait équilibre. La blonde qui relevait dangereusement les yeux vers Julian, un certain air de fatalité en fond d'esprit, les pommettes encore légèrement rouge. La blonde qui commençait à se demander cela ne valait pas le coup, de s'écarter du droit chemin. Et tant pis, si elle contredisait les clichés, tant pis si elle était la méchante, si elle s'alliait au diable. L'envie était plus forte. L'envie de découvrir ses blessures cachées, l'envie de tout simplement coller sa peau à la sienne. Sa voix toujours aussi hésitante s'essaya à nouveau. « Pourquoi ça ne t'amuse plus ? Pourquoi tu veux pas repenser à... tes cascades ? » . Elle n'attendait pas de réponse. Elle n'attendait rien. Ses lèvres roses frémirent un peu tandis que son regard vint percuter la bouche du jeune. Ses pensées se perdirent. Il n'y avait plus rien. Plus rien d'autre que lui, avec ses remarques acides, et elle, avec sa culpabilité excitante.
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La tête posée en arrière contre le mur blanc de l'hôpital, ses yeux s'étaient fermés. Parce que les yeux trahissaient bien souvent les sentiments d'une personne, parce qu'il n'aurait supporter qu'elle y voit ses blessures, qu'elle comprenne son passé. Son esprit lui s'était ouvert, pour lui-même. Il évitait d'y penser la plupart du temps, sauf parfois le soir, seul allongé sur son lit, regrettant toutes les fois où il aurait dû répondre aux coups de son jumeau. Mais ce dossier médical jamais ouvert devant lui venait de faire ressurgir ce pour quoi il n'avait plus que de la haine pour son jumeau. Il avait été un enfant battu, battu par son frère, tyrannisé par celui qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Il avait été le faible, celui qui refuse de répondre aux coups, qui passe pour un lâche. L'enfant fragile. Fragile... il ne l'était pas. Humain, voilà ce qui l'avait longtemps qualifié, d'une humanité sans précédent. Son refus de frapper son frère ne reflétait pas temps sa lâcheté que son intelligence et son amour pour son jumeau. Les coups ne ferait qu'engendrer d'autres coups, plus violents encore. La violence n'engendre que la violence. Il n'avait su qu'essayer de calmer son jumeau par les mots, se retenant de crier sous ses coups, ça lui aurait fait bien trop plaisir, il jubilait déjà de le voir serrer les dents pour se retenir de hurler. Daemen aurait voulu qu'il réplique. Qu'il se rebelle et lui envoi à son tour son poing dans la figure. Ça lui aurait fait une bonne raison de continuer et surtout, il l'aurait brisé. S'il avait crier, s'il avait pleuré ou s'il avait répondu... C'était autant d'aveux de défaite. Julian était bien plus fort que cela et il aimait son frère, rêvant intimement qu'ils s'entendent comme deux jumeaux le devraient. Lever la main sur lui ? Jamais. C'était chose défendue pour Julian. Encore aujourd'hui, il arrivait que Daemen devienne violent, jamais très longtemps, un simple coup de poing bien souvent, assez pour lui ouvrir une nouvelle fois sa pommette gauche qui gardait depuis longtemps les séquelles des coups de colère de Daemen, sous une petite cicatrice fine, comme une simple coupure. Coupure se rouvrant chaque fois que son jumeau s'emportait contre lui. C'était là la seule marque qu'il gardait visible. Il aurait bien eu du mal à la cacher. Et puis il n'est pas choquant d'avoir une légère cicatrice, très discrète, vestige d'une chute.

Il garda les yeux fermés un long moment, sentant pourtant le regard interrogateur de la blonde sur lui. Il se moquait bien qu'elle se pose des questions, il n'y répondrait pas de toute façon, ou mentirait comme un beau chef. Mais il refusait de voir la pitié ou la compassion si elle venait à apercevoir l'homme brisé qui se cachait derrière tant d'arrogance et de froideur. Elle ne le verrait plus, il venait de se refermer, prenant sur lui, comme toujours. Ils étaient coincés là, dans cette pièce poussiéreuse et exiguë pour une durée indéterminée et il était hors de question que ce lieu soit le terrain de jeu de la blonde, encore moins lieu de spectacle, de mise à nue. Du moins pas de cette façon. La seule mise à nue dont il avait envie était une mise à nue dans le sens littéral du terme. D'une part parce qu'elle l'attirait indéniablement mais de surcroit parce qu'il y avait un enjeu supérieur. Elle n'était plus célibataire, elle avait quelqu'un dans sa vie, une femme qui plus est. Briser le cœur de deux femmes en même temps n'était pas mince affaire mais devait donner grande satisfaction. S'il arrivait à l'attirer contre lui, de la même manière qu'autrefois, dans un ébat des plus torride, c'était deux femme qu'il brisait. Maxx parce qu'elle aurait péché et sa petite amie en conséquence, détruisant leur couple ou du moins l'affaiblissant.
Il rouvrit les yeux lorsque le loup eut repris le contrôle sur l'agneau. Elle s'était perdu dans la vue qu'offrait la fenêtre et il n'allait pas tarder à attirer de nouveau son attention. Il l'observa un instant avant que ces premiers mots acerbes ne sortent de sa bouche. Ce qu'elle répondit eut le don de le faire sourire. Lui ? Regretter de l'avoir rencontrer ici en médecine ? Jamais... Peut-être au début, à l'époque où il se détestait d'avoir envie d'elle. Mais plus maintenant. Maintenant cela l'amusait au plus haut point.
Mais le plus important n'était pas dans les paroles. Le regard du jeune homme lançait une invitation au péché, lui intimant l'idée qu'ils pourraient encore une fois être proche cette nuit. Il aurait pu lui souffler qu'il avait envie d'elle, de lui faire l'amour que le message n'aurait pas été aussi clair.
L'échange de regard fut court mais fructueux. Maxx baissa la tête légèrement, essayant désespérément de dissimuler ses joues qui déjà s'étaient empourprées. Un sourire un coin se dessina sur le visage du garçon qui lui ne bougea pas d'un iota.
Lorsqu'elle releva la tête, Julian crut sentir une nouvelle volonté de la part de Maxx. Comme si elle se sentait portée, courageuse soudainement. Sa question fit sourire le garçon.

« Tu trouves amusant de raconter toutes les fois où tu as coiffer ta poupée ou enfilé ta robe de princesse ? » Fit-il ne répondant pas réellement à la question mais amenant l'idée que les garçons sont des casse-coup, qu'ils se blessent souvent et qu'il n'y a rien d'étonnant là-dedans, rien qui justifie qu'on s'y attarde plus encore. Le diable était bel et bien de retour ça ne faisait plus aucun doute. Il se décolla du mûr et s'approcha de la jeune fille venant s'allonger à côté d'elle, il posa sa tête sur ses genoux. Premier contact physique depuis qu'ils s'étaient retrouvés enfermés ensemble.

« Dis moi ? Ton père est-il plus déçu par tes médiocres capacités où par l'idée d'avoir un gendre avec un vagin ? » Fit-il en prenant la main de la jeune fille et en l'examinant « ce doigt ne verra donc jamais d'alliance et papa chérie ne t'emmènera jamais jusqu'à l'autel » poursuivit-il avant de lâcher la main de la jeune fille et de la regarder, levant les yeux vers elle.
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Les yeux perdus sur les lèvres du garçon, Maxx s'écroula intérieurement. Son sourire carnassier achevait clairement ses derniers espoirs de résistance. Chaque millimètre de son corps le désirait. Chaque parcelle de son esprit s'entêtait à lui rappeler les baisers qu'ils avaient échangés, essayant de l'achevant, de l'amener à craquer en première. Il avait évité la question, cela ne l'étonna même pas. Pour qui se prenait-elle à croire pouvoir dérider ce monstre en quelques minutes ? Peut-être qu'il n'avait été qu'un cascadeur, peut-être qu'il se foutait d'elle. Mais qu'étaient ses mensonges face à l'ampleur de ce qu'il provoquait en elle ? Et chaque mot qu'il prononçait pour la descendre passait au dessus d'elle. Il n'y avait que le timbre de sa voix qui réveillait quelque chose en elle, et ce ressenti était tout sauf repoussant. Il lançait en elle des pulsions qui lacéraient sa bonne volonté, sa conscience. L'être affreux qu'il était ne voulait pas s'ouvrir plus, tant pis. Maxx avait vu ce qu'elle voulait voir. Il y avait une faille, quelque part. Il y avait une raison à sa haine. L'ombre presque terrifiante que faisait le garçon contenait des faiblesses. Peu importe d'où elles venaient. La blonde, le dévisageant à nouveau, pensait de moins en moins à résister.
Surprise par son mouvement, ses prunelles s'affolèrent sur son corps qui bougeait. Il se rapprochait. Vivant la scène presque au ralenti, elle frissonna. Le monstre, dans toute sa splendeur, prenait possession de la pièce en même temps que de la jeune. Tous ses gestes s'inscrivirent dans l'esprit de celle-ci. Pourquoi était-il si lui ? Pourquoi chacun de ses mouvement paraissait si imposant ? Affreusement, le garçon vint poser sa tête sur ses genoux. A quoi jouait-il ? Perdant pied, la blonde tenta de se raccrocher à son visage, à une quelconque expression. Elle ne respirait plus. Lui qui la détestait, qui la descendait, qui ne supportait pas être avec elle et succomber à la tentation d'embrassades échauffées, était en train de se jeter sur elle volontairement, en sachant pertinemment où tout cela allait les mener. Elle tenta de se raccrocher à son visage, et la seule chose qu'elle parvint à y voir fut de l'amusement. Elle bouillonnait, il riait. Il venait se coller à elle, et, alors qu'il avait toujours méprisé cette attirance, il y prenait plaisir. Son côté haineux apparaissait sous un nouveau jour. Il était mesquin. Ses traits trahissaient l'envie qu'il avait de la voir fauter. Elle frissonnait, encore. Cette nouvelle facette le faisait encore plus briller d'envie.
Les mots assassins que Julian lâcha après éclatèrent dans un terrible fracas au visage que la jeune. Son père. Sa sexualité. Pourquoi parlait-il de ça ? Blessée, Maxx serra le poing de sa main appuyée sur le sol. Il avait touché son point faible, fait vibré la corde la plus sensible de la blonde. Son père, le dégoût qu'elle lui incitait, les mots qu'il avait prononcé, sûr de lui. Ta mère aurait honte de toi. Comment pouvait-il parler à la place d'une défunte ? Comment pouvait-il savoir la réaction de quelqu'un qui n'existait plus ? Sa mère avait toujours été son seul repère. Elle avait grandi à ses côtés, c'est elle qui lui avait appris tout ce qu'elle sait. Après son décès, Maxx était tombée en dépression, une longue année, refusant de voir qui que soit, hormis Liam. Et en une petite phrase, ce qui lui servait de paternel avait tout balayé. Elle ne sentit pas Julian prendre sa main, et les quelques mots qui suivirent parurent vides de sens. Elle était touchée. Des larmes humidifièrent ses yeux qu'elle leva vers le plafond. Elle ne pouvait pas se montrer ainsi. Il n'avait pas répondu à ses questions, elle ne devait pas répondre à ses attaques. S'il ne s'ouvrait pas, elle ne s'ouvrirait pas non plus.
Son regard vint se poser sur lui à nouveau quand il lâcha sa main. Elle eut tout juste le temps de reprendre un air niais avant qu'il ne lève les yeux vers elle également. Voilà qu'elle avait retrouvé son sourire de petite fille contente. Plus rien ne pouvait se lire sur son visage, plus aucune trace de la blessure réouverte à l'instant. Maxx savait mentir. Elle savait offrir un portrait de gamine comblée par la vie, qui ne réfléchissait pas plus que ça. Leurs prunelles s'affrontant, elle rajouta, presque gaiement « On ne parle pas de tes cascades, on ne parle pas de mes poupées. » . Dans son air, dans ses mots, elle affirmait Mon papa je l'aimais pour sa carte bleue, mais je me fous de ma famille, moi. Mensonges.
L'esprit de la blonde se retourna, en un instant, retrouvant les paroles du garçon. Son père pouvait être fière d'elle. La tête d'un homme était posée sur ses genoux, et elle mourrait d'envie de l'embrasser. Elle avait envie d'un homme. Elle n'était pas lesbienne. Cette pensée dériva sur son désir. Rougissant à nouveau, elle sourit à Julian, ne détournant pas son regard. Pour son père, elle pouvait être une femme, une femme qui aime les hommes. Pour le jeune, elle pouvait être une femme, celles qu'il détestait. Rongée par la culpabilité, et se mordit légèrement la lèvre inférieure. Tout son être lui demandait de caresser le visage qui la fixait, le visage qui la faisait frémir d'envie. L'ensemble des contradictions en elle la secoua doucement. Ses yeux quittèrent ceux de l'autre pour arriver sur son torse. Elle avait honte d'avoir encore plus envie. Elle avait envie d'avoir encore plus honte. L'atmosphère, de plus en plus pesante, guida sa main jusqu'à l'endroit où son regard était posé, par fatalité. Ses doigts s'arrêtèrent juste avant d'entrer en contact avec les vêtements du garçon, et, hésitant quelques secondes, la respiration à nouveau coupée, les lèvres frémissantes, Maxx fut abattue par une nouvelle vague de culpabilité qui ramena sa main sur le sol.
Dans un souffle, elle rajouta, « Tu me fais mal. » . La douleur dont elle parlait n'était évidemment pas provoquée par sa tête posée sur ses genoux. Elle se cachait bien plus loin. La blonde souffrait moralement, accablée, sa conscience se tordant, mais aussi physiquement, tant elle devait lutter contre son corps pour ne pas craquer. Julian la faisait souffrir, la tenant désespérément entre le crime et l'hésitation. Il la poussait, d'une façon affreuse, à se perdre.
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Si la jeune fille n'avait pas compris qu'il allait être très difficile de s'en défaire, elle ne le comprendrait donc jamais. Il n'était pas du genre à parler de lui et venait encore une fois de le prouver. Malgré les quelques tentatives désespérés de Maxx pour en savoir plus sur lui, son jumeau, sa relation avec, le pourquoi de sa haine, ses antécédents médicaux catastrophique... Rien. Elle ne saurait rien, si ce n'est qu'il y a peut-être quelque chose à savoir. Voilà là le seul enseignement qu'elle puisse tirer des quelques mots qu'il avait daigner lui accorder. Elle n'était rien pour lui, si ce n'est une jeune fille très attirante avec qui il avait pris plus d'une fois du bon temps. Peu à peu, elle était devenue celle qui l'évite avec merveille pour ne pas tromper sa copine, ce qui de toute évidence signifiait qu'elle avait peur de ne pas lui résister. Et elle avait raison d'avoir peur. Il était plutôt beau gosse, d'une beauté particulière, une beauté prédatrice et cette nuit, le piège s'était refermé sur la plus jolie proie qu'il ait pu imaginer. Il venait de se redresser et l'avait rejoins de son côté comme un prédateur. Il s'était alors allongé sur le sol, la tête sur ses genoux et s'était amusé à lui balancer des horreurs tout en jouant avec la jolie main toute fine de Maxx. Son sadisme n'avait d'égal que son arrogance.

Elle avait de jolies mains, vraiment. Il les admira pendant quelques seconde, jouant avec, entrelaçant leurs doigts, enfermant la main de la jeune fille qui d'un coup semblait minuscule dans la sienne. Un peau douce et clair. Il finit par se lasser et la délaissa. Il releva alors les yeux vers celle qu'il venait de martyriser si bien, encore une fois. Elle souriait. D'une façon étrange, il faut l'avouer, mais elle souriait tout de même. Rien de ce qu'il avait attendu. Mais bon sang ce sourire était si niais... Si faux.. Si écœurant. Bien sûr il était habitué à ce sourire sur la petite tronche de Maxx mais tout de même. Tant de niaiseries en si peu de chose... Pitoyable. Il cru vomir sur le champs s'il n'avait pas trouvé nouvel intérêt dans la seconde. Ce qu'elle répondit atteins à peine le garçon tant quelque chose de plus amusant était en train de se produire. Quelque chose qui venait évincer, effacer tout le reste.
La main de Maxx venait de se lever doucement et se dirigeait tout droit vers le torse de Julian qui jubilait d'un tel spectacle. S'il n'avait pas eu peur de la brusquer, il l'aurait encouragé. Bon sang ce que c'était grave d'être chaste à se point. Une main sur le torse ce n'est pas comme si elle tâtait la marchandise. Il sourit légèrement en voyant la main retomber aussi lentement qu'elle s'était levée, osant s'imaginer sur son torse. Il aurait aimé qu'elle fasse ce pas. Mais de toute évidence il allait devoir l'aider encore un peu. Son polo, de là où elle était, devait pourtant lui offrir une vue satisfaisante sur la charnière entre son coup et son torse. De quoi mettre l'eau à la bouche. Mais non. Elle était là, sous lui, complètement choquée et empotée, ne sachant plus que faire de ses mains, tremblant par moment. Même sa gorge sembla serrée lorsqu'elle prit la parole.

Saisissant le possible double sens des mots de la jeune fille, il opta pour soulager une probable douleur physique tout en exacerbant l'éventuelle douleur psychologique. Il se redressa alors et loin de lui l'envie de s'éloigner, cela aurait été bien trop doux pour elle, bien trop facile. Il s'assit et se recula légèrement de façon à poser une main de l'autre côté des jambes de la jeune fille toujours assis contre le mûr. Julian, assis perpendiculairement à Maxx, une jambe relevée et pliée tandis que l'autre était étendue, avait donc le buste tourné vers la jeune fille. Il resta ainsi à l'observer quelques secondes. Puis sa main ne servant pas d'appui s'éleva. Il effleura du bout des doigts les lèvres de la jeune fille.

« Hum.. Non Reed.. Tu es une vrai femme... Tu es attirée par les hommes, ça ne fait aucun doute... Si ton père te voyait là... tu l'emplirais de fierté.. Sacrilège que d'offrir de telles lèvres à une femme. » Fit-il en inclinant légèrement la tête, captiver, hypnotisé par les lèvres de Maxx. Il prit la main de la jeune fille et l'amena à se poser sur son torse, geste qu'elle s'était refusé plus tôt. « Tu en as envie Reed. Pourquoi dépensser tant d'énergie à faire ce que les autres te disent de faire alors que tu pourrais faire ce que tu veux ? »
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Maxx sentit le garçon se lever, soulageant son corps d'un léger poids pour venir le multiplier sur sa conscience. Dangereusement, il s'était rapproché. La blonde le suivit des yeux, se concentrant sur chacun de ses gestes. Elle se sentait, doucement, se rapprocher du gouffre. Le mal était là, il l'attendait, il tentait de l'attirer, de l'apprivoiser. Elle n'était plus qu'une victime, manipulée par sa propre envie. Le destin s'abattait sur elle, dans un fracas épouvantable. Elle devait être la coupable. Le monstre qui la regardait, derrière ses yeux brillants, était assez perfide pour ne pas attaquer directement. Dans tous les cas, elle finirait par être la seule en faute. Rien ne le retenait, lui. Il ne trompait personne. Goûtant la liberté et le plaisir de pousser au vice, il vint poser le bout de sa main sur les lèvres rosées de la jeune. Sa respiration se coupa. Elle ne devait plus bouger. Ne pas se laisser aller. Rester concentrée, contrôler chacune de ses pensées. Si elle abandonnait son corps, elle savait qu'elle craquerait. Le contact de sa peau, sur sa bouche, son souffle qui se perdait sur ces doigts qui avaient emprisonnés les siens un peu avant. Ces doigts qui la caressaient, doucement. Ces doigts qui l'effleuraient, la poussant au péché mortel. Ses yeux vinrent se poser sur le visage de ce qui semblait être l'incarnation du Diable. Il la regardait, fixement. Rester concentrée. Ne pas imaginer ce qu'il pourrait se passer si elle se laissait faire. Si elle laissait son corps faire. Les mots que l'autre prononça réveilla en elle des pulsions qu'elle s'était efforcée de faire taire. Son esprit prit la liberté de s'adonner aux fantasmes les moins acceptables. Elle était attirée par les hommes. Elle était attirée par cette homme, comme par nulle autre. Dans sa tête se battaient les façons qu'elle avait de l'embrasser, de le caresser, de lui dire qu'il avait gagné. Les paupières mi-closes, elle se cambra légèrement et inspira difficilement avant de laisser son souffle se mélanger à celui du garçon. Il n'y avait rien de loyal dans ce duel. Tous deux connaissaient pertinemment la seule issue possible. Maxx allait subir, et devenir la coupable. Hypnotisée par les gestes enivrants de Julian, elle le laissa prendre sa main pour la poser sur son torse. Fermant pour de bon les yeux, elle se pinça légèrement les lèvres. Depuis combien de temps n'avait-elle pas touché le corps d'un homme ? Les formes féminines d'Ainsley la comblaient, mais étaient bien différentes de celles qu'elle avait l'habitude d'aimer. Elle laissa ses doigts glisser un instant sur lui, puis les écarta. Etait-il encore temps de reprendre le contrôle ? Par réflexe, elle serra un maximum ses jambes, essayant de se faire minuscule, pour limiter le zones de contact entre eux deux. Sa voix douce, sa voix faible, sa voix suppliante, essaya de sauver le peu de conscience restante; « Julian, arrête... » .
Il devait arrêter de la coller. arrêter de multiplier les contacts. Arrêter de l'attirer. Arrêter de faire sonner sa voix grave. De lui dire des paroles affreuses. Arrêter de représenter le fruit défendu, parce qu'il savait que l'Homme, dès ses premiers gestes, avait péché. Il devait arrêter de la contrôler. Arrêter de la pousser à se faire du mal, à faire du mal à celle qu'elle aimait. Il devait arrêter de la regarder, comme ça. Arrêter de respirer en étant aussi proche d'elle. Son torse devait arrêter de magnétiser l'attention de sa main. Petite main fine qui revint se poser sur le corps de l'interdit. Petite main fine qui abandonnait les bonnes intentions de Maxx. Cette dernière releva les yeux sur le garçon et se redressa. Sa main posée sur lui réchauffait son corps, le faisant brûler sous l'envie et la culpabilité. Son mouvement, premièrement destiné à s'écarter du vice incarné, fut mal calculé. La blonde se rapprocha fatalement de lui en bougeant, amenant son visage empourpré contre celui de l'autre. Le souffle à nouveau coupé, elle parcouru des yeux l'objet du désir, restant un instant bloquée sur ses lèvres. Seulement quelques centimètres les séparaient, elle pouvait sentir sa respiration balayer sa peau, attisant son désir. Sa bouche se tordit sans laisser échapper aucun son, comme si les mots qu'elle essayait de dire étaient repoussés par son corps qui n'attendait qu'une chose, tomber. Tomber dans le vice, dans le crime. Corps qui ne voulait plus s'activer à refouler ses envies. Sa main remonta le long de son torse et finit sur la mâchoire du brun. Le bout de ses doigts tentèrent de repousser ce visage trop attirant, mais n'en firent rien. Comme contrôlés par une force extérieure, le seul mouvement qu'ils exécutèrent fut une légère caresse.
Maxx, désespérée, frémit. Le silence était assourdissant. Tout résonnait en elle. Elle était prête à être pendue. La sentence ne pouvait être pire que l'envie qui la dévastait. Elle était à quelques centimètres du Diable, réchauffée par ses vices, le touchant d'une main. La fin n'avait jamais été aussi proche. Elle se laissa repenser à la faiblesse qu'il avait tenté de cacher tout à l'heure, blessure lointaine qui s'opposait à l'image d'homme mesquin qu'il avait à présent. La tentation portait son nom. Qui a dit que le meilleur moyen d'y résister était d'y céder ? Le visage d'Ainsley s'effaçant dans l'esprit de Maxx, elle soupira, ses doigts attirant l'objet empoisonné vers elle. Un baiser, un abandon. Juste avant, un souffle, quelques paroles murmurés, à peine audibles. Je te déteste.
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Il était de plus en plus proche d'elle. La première approche avait été de poser sa tête sur ses genoux, la seconde de toute évidence était vouée à faire monter la tension d'un cran supplémentaire. Les mains du garçon s'étaient faite caresse. L'une effleurant à peine du bout des doigts, les lèvres froides de la jeune fille et les observant, hypnotisé, comme s'il l'envie de les dévorer n'était qu'à un pas de le submerger. Et c'était le cas. Il observait le galbe de ses lèvres parfaitement rosé. Passionné par chacun des petites stries qu'elle arborait. Ses doigts caressant découvrait chaque petite faille et chaque rondeur délicatement, appréciant leur volupté. Il ne regardait plus que ses lèvres, rose perdu au milieu du blanc de la peau. Sans qu'il ne s'en aperçoive, ses propres lèvres trahissait son désir, sa fascination. Elles s'étaient légèrement entrouvertes, comme si en un souffle elle pouvaient attirer celle de Maxx. Puis s'était refermé en un léger pincement, il avait passé sa langue sur sa lèvre inférieure. Ses yeux même, le regard tendu vers les lèvres de Maxx devait en dire long sur ce qu'il se passait dans sa tête. Sa respiration n'était plus si sereine même si le changement était infime et son cœur battait aussi plus fort.
Un frisson parcourant la jeune fille, elle s'approcha malgré elle, son corps se cambrant. Leurs souffles se mêlaient à présent. Il rendit alors possible, voire même obligatoire, le geste qu'elle avait plus tôt voulu faire. Elle s'était ravisée, effrayée par ce que ce contact provoquerait en elle. Lui voulait savoir. Il voulait voir le désir dans les yeux de la jeune fille, puis ce plaisir précédent l'abandon. Il prit alors la main de Maxx dans la sienne libre et vint la poser sur son torse. Les yeux de Maxx s'étaient fermés et tout son corps en réclamait plus. Il laissa la main de Maxx faire ce que bon lui semblait et fut surpris de la voir presque le caresser. Une seconde d'hésitation et de remord prit encore le dessus chez la jeune fille et elle retira sa main, son corps se contractant doucement comme pour se protéger de la proximité que le jeune homme avait imposé. Était-elle consciente qu'elle ne lui échapperait pas ? Qu'elle n'allait pas s'en sortir comme ça ? Qu'il lisait en elle un désir bien trop grand pour les hommes, pour lui du moins ?

Elle le supplia... Quelle plus grande jubilation aurait-elle pu lui offrir à ce moment que celui de prononcer son prénom pour le supplier d'arrêter ? Elle venait d'utiliser ses dernières forces, ses dernières volontés pour souffler, murmurer faiblement de vaines supplications.
Mais pourquoi aurait-il arrêté alors que lui aussi n'aspirait qu'à une chose à ce moment ? Ce désir de son côté était de l'ordre de la convoitise. Il la voulait, il voulait lui faire l'amour, autant pour l'épanouir que pour la briser. C'était une envie dévorante et déloyale. Lui faire du bien pour lui faire du mal. Il n'aurait pu rêver meilleur dessein.
La main de Maxx s'était de nouveau posé sur son torse qui parfois se soulevait au rythme de sa respiration et elle s'approcha de nouveau, leurs lèvres n'étant plus séparées que par quelques malheureux centimètres. Il l'observait, fasciné et envoûté. Il décrivait chaque détail de son visage, d'un regard glissant. Les yeux de nouveau ouvert doucement, Maxx était fixé sur ses lèvres l'appelant tandis que sa main s'égarait sur le cou du garçon puis sur sa mâchoire carrée. Un léger soupire et il se sentit attiré vers elle par un léger appui des doigts de la jeune fille sous sa mâchoire. Il s'approcha et elle lui souffla son dernier cri d'agoni en trois mots « je te déteste ». Leur lèvres se rencontrèrent, les siennes si chaudes, embrasant celles encore froide de Maxx. La main du garçon alors posé sur les lèvres de Maxx avait glissé légèrement pour ne les effleurer plus que du pouce avant d'entourer son visage dans ses deux mains protectrices et chaudes, l'attirant un peu plus vers lui pour prolonger ce baiser. Le baiser au début hésitant monta peu à peu en passion. Ce fut lui qui s'écarta le premier, comme pour affirmer sa domination sur la situation et sur sa partenaire. Il colla son front contre celui de Maxx et un petit sourire en coin, perceptible notamment grâce à sa fossette illumina son visage tandis que sa poitrine ne répondait plus de rien prise entre un cœur battant trop fort d'excitation et des poumons au bords de l'implosion. Il avait chaud, une chaleur irradiant déjà son bas ventre. Il la détestait pour ça. Pour son pouvoir d'attraction sur lui, pour ce qu'elle provoquait en lui.
Il eut mille répliques tranchantes qui lui passèrent par la tête mais décida de se les garder pour ne pas refroidir Maxx si tôt. Il l'embrassa de nouveau, cette fois introduisant sa langue, dans sa volonté de danser avec sa consœur dans un ballet endiablé.
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