Samedi soir, petite soirée entre amis prévu, ça faisait déjà quelques temps que je n'y était pas aller, pas le temps ou pas l'envie. Faut dire que j'étais non plus pas du genre à faire la fête tout les soirs,ni tous les week-end, ni boire à outrance et me lâcher non en faite j'étais quelqu'un de très sérieux même peux être trop mais pas coincé non plus juste que je n'arrivais que très rarement à me sentir à l'aise dans les soirées. Non moi j'étais plutôt celui qui surveille ses amis quand ils ont trop bu et leur appelle volontiers un taxi pour pas qu'ils prennent la route dans des états d'ébriétés car je savais malheureusement ou ça pouvait mener je l'avais vécu avec ma sœur et j'avais eu assez peur pour elle, je ne voulait pas revivre la même scène et ne pas risquer de perdre ceux qui sont important dans ma vie.

Un jean sombre, un tee shirt bleu clair et une petite veste noir, simple, sobre voilà ce que j'aimais. J'envoie un petit texto à Jemi pour lui dire que je pense à elle, elle n'avait pas pu venir, elle était trop fatiguée, je me faisait tant de soucis pour elle que j'avais besoin de sortir un peu me changer les idées. 22H00 je part de chez moi direction la maison d'un pote pour nous conduire à l'open bar pour une petit soirée sympa.

Arrivé chez lui, il me proposait une petite bière, ça ne pouvait bien sur pas ce refuser. On décidait de jouer un peu à son nouveau jeu vidéo et une heure après on se décidait quand même à partir de la maison pour aller rejoindre les amis au bar. On avait décidés d'y aller à pied ce n'était pas bien loin, cinq, dix minutes peux être mais il ne faisait pas froid ce soir. Dix minutes après on voit l'entrée du bar de loin mais soudain je me stoppais net.
Marc ? Pince moi s'il te plait je crois que je suis entrain de faire un cauchemar...
Il me regardait bizarrement, se demandant ce qu'il se passait, je lui dit de rentrer seul dans le bar que je le rejoint bientôt, il ne comprenait pas mais fini par rentrer. Je restais la debout comme paralyser, je m'approchais doucement sentant la colère montée en moi tout doucement mais surement. Il peux à présent me voir j'étais juste en face de lui, la débout, le regard plein de haine...
Qu'es-ce-que tu fous la ?
Disais-je très sèchement ayant envie de lui mettre mon poing dans la figure....

J'étais en ville depuis à peine une semaine que mon nom était déjà remonté jusqu'au patron de l'open bar. Je m'étais fait une telle réputation sur la côte Est en tant que videur très compétent que je n'eus qu'à venir boire un verre un jour dans ce foutu bar pour qu'on me propose un job. J'étais tranquillement assis, seul au comptoir lorsqu'une fille, serveuse vint m'aguicher. Elle me demanda après quelques échange si j'avais un nom, d'une façon toujours aguicheuse. Je lui répondit bien entendu et elle ne tarda pas à bloquer devant moi. Elle balança alors à son patron que Fitzgerald le type de la côte Est était revenu à l'Ouest et peut-être bien pour longtemps. Je fus convié à boire un verre avec le dit patron du bar qui me proposa un contrat en or pour faire le ménage dans son bar. En clair, je fus chargé de reprendre la sécurité et l'ambiance dans ce foutu bar comme je l'avais fait dans plusieurs autres bar pendant 6 ans. Avec le droit exclusif de virer qui je veux.
Ce que je fis en tout premier, après avoir observé un soir hors de ma fonction, je pus déterminer qui faisait son travail correctement et qui ne le faisait pas et dans ce groupe qui ne le faisait pas, qui pouvait changer et apprendre et qui ne serait toujours qu'une épine dans le pieds pour un service de sécurité. Au revoir les types qui ne savent pas garder leur calme, au revoir les types qui piquent dans la caisse, les serveuses qui allument les clients ou ceux qui laissent rentrer n'importe qui pourvu qu'ils soient amis.
Je pris ensuite en charge les autres et leur expliquais la marche à suivre. Je lui expliquais que c'est moi qui prendrais la température, je leur ferais alors signe lorsque je déciderais qu'il est temps d'intervenir s'il se passe quelque chose. Si au contraire je décide que ça va se calmer seul, je leur fais signe de ne pas bouger.
Et dans un dernier temps, lorsque je juge la situation trop dangereuse, j'interviens moi-même. C'était ma façon de faire, qu'elle plaise ou non.

C'était le week-end et qui dit week-end dit sortie... J'étais donc de service comme la plupart des week-ends. J'arrivais avant tout le monde comme d'habitude et parlais un peu avec les autres lorsqu'ils arrivaient, histoire de les rassurer, et de leur rappeler la marche à suivre. Chacun prit sa place et j'allais dehors avec les deux types chargé de l'entrée pour accueillir les premiers fêtards.
J'étais dehors depuis une dizaine de minutes, en silence, adossé contre le mûr et une clope au bec lorsqu'un type étrange arriva devant les deux videurs. Je l'observais un instant et vis lors d'un de ses mouvements qu'il portait une arme. Je venais de terminer ma cigarette et je la jetais sur le côté avant de venir voir le type.

« On entre pas armé ici. » lui lançais-je calmement mais avec autorité. Le type me fixa avec l'air d'en avoir deux et me répondit qu'il n'était pas armé.
« vous êtes armé, soit cous faite demi-tour soit vous nous le laissez ici. » Ajoutais-je alors. Il tenta d'un geste brusque de me mettre son poing dans la figure et je l'esquivais avant de glisser ma main dans le verso de sa veste pour en retirer l'arme. Je le frappais ensuite au visage, le faisant reculer et le fixa en montrant l'arme.
« Et ça c'est quoi ? Maintenant je le gardes de toute façon, soit tu entres soit tu restes dehors, à toi de voir. » Le type décida de partir. Je préférais ça à la limite, j'étais sûr qu'il ne provoquerait pas un bagarre ce soir, cependant c'était typiquement le genre de type qui tente de se venger. J'aimais moins ça.
Je tendis le flingue à l'un de mes collègues puis revint contre le mûr.
C'est alors qu'un jeune type dont le visage me disait clairement quelque chose se pointa juste devant moi. Sur le coup je ne le reconnut pas immédiatement, ce fut ses yeux qui le trahir et aussi ce qu'il venait de me dire.
Les deux videurs s'avancèrent pour me libérer du type.

« Non ca va les gars je le connais... Salut frangin. » lâchais-je simplement, j'avoue que je n'avais pas prévu de le croiser ici et dans cette situation. Je ne m'attendais pas non plus à voir autant de haine dans son regard et autant de colère dans sa voix.

J'aurais peux être pas du demander à mon pote de rentrer avant moi, j'aurais pu être du faire semblant de n'avoir rien vu, que ce n'était pas lui. Faire demie tout bien sur que j'y avait penser mais bon ce n'était pas la solution, je fuis rarement enfaite je suis le contraire de mon frère. Le voir ici c'était quand même dingue, il se tenait la debout, il n'avait pas vraiment changer, bien sur il avait pris quelques rides, un visage plus dur, son air arrogant et pas rassurant alors il était devenu comme ça ? Un homme en qui ont voulait surtout pas avoir à faire. Immobile pendant quelques secondes, peux être même des minutes, je rêvais oui c'est ça, je devais rêver. La dernière fois que je l'avais vu j'avais 11 ans je n'ai pas tout compris au départ, je me sentais si impuissant, mon père lui donnait des coups si violent à mes yeux, je pleurais oui je pleurais du plus fort que je le pouvais à cet instant. Je n'avais jamais vu mon père comme ça, ça m'avais fait tellement peur que j'ai du me réfugier derrière maman. J'en avais tellement cauchemarder de cette scène et tellement vu ma sœur pleurer à cause de Gab, que je ne pouvait que ressentir de la haine envers lui maintenant.

Je sortais de mes pensées et me mis à avancer doucement, le fixant du regard, tant de haine, de colère, toutes ses années ou j'aurais eu besoin de lui, non ou on aurait eu besoin de lui. Jude en avait tellement souffert moi aussi les premières années mais la tristesse à vite fait de renforcer ma colère au fil de temps. . Qu'es-ce-qui pouvait bien faire ici ? Faire comme si rien ne s'était passer ? Depuis combien de temps était-il de retour ? Tant de questions qui se chamboulaient en cet instant dans ma tête.

« Non ca va les gars je le connais... Salut frangin. » je ne put m'empêcher de pousser un petit rire nerveux... Depuis quand tu me connais toi ? A oui j'oubliais la période 0à 11 ans oui la en effet tu pouvais dire frangin mais je pense que c'est plus d'actualité ? Alors tu es revenu nous refaire souffrir ?non sinon prévient moi que j'anticipe cette fois ci...

Je reprenais mon souffle difficilement, la colère, je crois que je n'avais jamais ressentis un tel niveau de haine jusqu'à présent. Je me demande pourquoi je me retient de te frapper...D'ailleurs la haine était très présente, tellement présente que je ne put pas me retenir longtemps et moins poing est partit dans un violent élan qui se termina dans la pommette dans un bruit sourd. Je restais immobile en attendant une quelconque réaction de sa part.


[C'est nul je ferais mieux au prochain promis]

Je ne m'y attendais pas ce soir là. Je pensais plutôt aller moi-même le voir un jour. Il faut croire que tout ne se passerait pas comme je l'avais prévu. Mathias m'avait vu au loin et j'avais mis un certain temps à le reconnaître. Ce furent ses yeux qui le trahirent. Ils étaient fort bleus comme les miens et il avait ce truc dans le regard que j'aurais reconnu même s'il avait 11 ans lorsque je l'avais vu pour la dernière fois. Il avait toujours eu ce truc particulier. D'ailleurs la dernière fois que je l'avais vu, il avait les yeux rougit de larmes et l'expression déformé par la peur. En même temps, mon père faisait peur ce jour là.

Mathias s'était avancé comme une furie vers moi et je crus que mes collègues allaient l'exploser avant que j'aie eu le temps de le reconnaître et d'être sûr de ne pas me tromper. Je fus sûr d'avoir affaire à mon frère lorsqu'il me demanda sèchement ce que je foutais là. C'était clair que c'était lui maintenant. Je stoppais les types et fixais mon frère qui était devenu un jeune homme, et plutôt beau gosse avec ça. En même temps je n'en étais pas surpris, Jude était magnifique aussi. Je le saluais comme je savais le faire, arrogant comme toujours et il me rétorqua non sans ironie que je n'étais plus son frère depuis longtemps en gros. Il enchaina avec le fait qu'il voulait savoir si j'étais là pour de nouveau leur faire du mal, auquel cas c'était sympa de prévenir. Je le toisais sans vraiment d'expression si ce n'est un petit sourire en coin que je perdait rarement il faut l'avouer.
Il était essoufflé mais je savais pertinemment que ce n'était pas parce qu'il avait couru ou ce genre de chose, il n'avait pas fait d'effort, c'était sa colère, sa haine qui l'empêchait de respirer. Elle étouffait et rendait sa respiration difficile. Une nervosité palpable.

Il était à deux doigts d'exploser je le sentais. Ça ne tarderait pas. Il me claqua qu'il ne savait pas ce qui le retenait de me frapper. J'eus alors un plus large sourire et une phrase me brûlait les lèvres.
« La peur peut-être » fis-je en lui lançant un regard encore plus arrogant. Son poing ne tarda pas à atteindre ma pommette violemment. Celle-ci fut ouverte sur le choc et je fus retenu par le mur toujours derrière moi. Je restais la tête baissé un court instant, étirant mon visage et ma mâchoire en faisant une grimace avec mon visage. Il avait frappé fort et j'aurais menti en disant que ça n'avait pas fait mal, mais j'en avais vu d'autre, et des bien pires. Je relevais la tête et l'inclinais légèrement avec un sourire en coin.
Je lançais rapidement un regard rassurant aux deux types pour qu'ils n'interviennent pas et revint mon frère.

« Moi aussi je suis content de te revoir... Refais ça et ce sera à mon tour de frapper... » lui lançais-je en arquant un sourcils. J'essuyais le sang qui sortait doucement de ma pommette éclatée et regardais le sang sur ma main avant de planter à nouveau mon regard de celui de Mathias.

« Et quoi que tu fasses je serais toujours ton frère. » Lui lançais un air défiant sur mon visage.

J'avoue que j'aimais voir ce regard en lui, reflétant tant de haine, de colère et en même temps quelque chose d'autre. Je m'y un certain temps à discerner clairement et mettre un mot sur ce petit quelque chose en plus que j'avais perçu. De la tristesse, juste là, caché sous la nervosité et la colère, de la tristesse. J'avais rarement vu autant d'émotion dans les yeux de mon frère. Je m'en voulais d'être le responsable de tout ça mais en même temps c'était beau à voir. J'ai toujours trouvé l'expression des sentiments absolument fascinante. Leur façon de sortir, incontrôlable, à peine dissimulé la plupart du temps.
Avant de me frapper il m'avait claqué qu'il n'aurait jamais peur de moi. Il avait bien raison, je serais bien incapable de lui faire autant de mal que j'en faisais physiquement à d'autre. Jamais je ne souhaiterais lui faire peur à lui. Les autres oui mais pas lui.

Il avait frappé fort je dois l'avouer et ma pommette s'était ouverte sur le coup. Je n'avais cependant pas perdu le sourire ni mon arrogance. Mon petit frère était donc un petit dur aussi, capable de vite s'emporter et de sortir les poings s'il le fallait et bien poussé à bout. J'aimais ça aussi.
Il finit par m'insulter, ça c'était une chose que je ne faisais que très rarement, j'étais le genre très respectueux, jusqu'à énerver l'autre, beaucoup de politesse dans les mots, de la subtilité pour dire les choses sans devenir injurieux et cependant, j'avais la main lourde. C'était peut-être une de nos différences donc, si tant est qu'il soit facilement injurieux. Bah oui c'est pas parce qu'il l'était à ce moment qu'il l'était forcément souvent.
Il semblait se reprendre peu à peu, reprendre une consistance tout en m'insultant et en me hurlant que je n'était plus son frère. Peut-être cela le défoulait-il ? Je décidais de le laisser parler. Je détournais les yeux regardant mes deux collègue lorsqu'il insinua qu'il pourrait les frapper eux. Il ne fallait mieux pas.

« Oh fait ce que tu veux mais là je ne pourrais plus les retenir et sauf tout le respect que je te dois, tu ne fais pas le poids, petit frère. » Répondis-je. Je fis exprès de le rappeler petit frère, c'était ma façon à moi d'insister sur le fait qu'il ne pourrait jamais effacer ce lien. Que je le frappe.. Oui ça pouvait se faire s'il continuait, même si je n'en avais pas envi. Mais il dépassa les bornes.
« Mon frère ? Il es mort y'a 6 ans mon frère, tu sais ce que tu représente pour moi ? Rien juste du dégout oui tu me donne envie de vomir. Tu n'est plus mon frère » voilà ce qui fit que je m'emportais à mon tour, du moins juste assez pour lui passer l'envi de me frapper à nouveau.
Je le saisis par le col et l'attirais vers moi avant de le retourner pour le plaquer sur le mur contre lequel je m'appuyais plus tôt. Je le claquais assez fort pour lui couper le souffle et mon avant bras vint se placer fermement sous son menton, appuyant sur son cou afin de lui bloquer la respiration et de le dissuader de bouger tant que je ne l'aurais pas relâché. Je ne comptais pas le tenir ainsi trop longtemps.
Les gens regardaient déjà dans notre direction avide d'un combat auquel il étaient habitué avec moi. Pas ce soir.

« J'aurais préféré mourir moi aussi... » fis-je la mâchoire serrée de rage « Mais je suis bien en vie et je ne te donne pas la permission de me juger... Tu as peut-être souffert mais tu n'étais pas le seul. » terminais-je avant de le lâcher et de m'écarter en le fixant toujours aussi hargneusement.

Il saignait, oui je n'y était pas aller de main morte à vrai dire j'avais eu tellement de rage et de violence dans mon esprit que j'aurais pu continuer encore et encore à le frapper mais je n'était pas comme ça, et ça m'aurais trop rappeler mon père, sa violence le jour de l'accident de Jude et Gab m'avais tellement choquer, tout était aller si vite que je n'ai eu le temps de rien vu venir, je n'avais que 11ans et même si j'avais pu faire quelque chose je n'aurais pu faire face à mon père parfois je m'en veux de n'avoir rien fait et mon père à tellement changer depuis ce jour la même si il n'a jamais été violent avec nous, il était toujours un peu en colère et depuis ce jour la je sais que jamais je n'en viendrais à ce point la même sur le coup de la colère enfin je n'espère pas. Je n'ai jamais été bagarreur sauf bien sur si on me cherche ou pour défendre quelqu'un pour en revenir à papa on lui à jamais pardonner que ce soit maman ou moi. Ça à beaucoup fait de mal à notre mère de perdre un enfant parce que oui elle la vécu comme ça, même si elle se montrait toujours très forte devant nous je l'entendait parfois pleurer le soir et il y avait pas mal de disputes à la maison entre les parents ce n'a pas été tout les jours évident.

Je l'avais insulter, c'était partit tout seul même si ce n'était pas vraiment vulgaire j'aurais pu sortir plus gros, plus vulgaire plus choquant mais ce n'était pas mon habitude,je pense que parfois le silence et la meilleure des réponses mais la je ne pouvais pas me taire j'avais rêver ou plutôt cauchemarder de ces retrouvailles. Je n'allais pas frapper les deux colosses à coté de lui je tenais quand même à ma vie et je n'avais pas envie de finir la soirée aux urgences je suis sur que Gab m'aurais laisser me noyer dans mon sang... tu ne fais pas le poids, petit frère. Il avait le don de m'énerver et je pense qu'il le faisait exprès d'accentuer sur petit frère mais je n'ai pas eu le temps de répondre que je fut plaquer contre le mur en perdant quelques instant mon souffle, sa main qui m'étranglais presque puis il se mit à me parler pendant que moi je me laissais faire car malgré que j'avais grandit que j'avais pris des forces, Gab était encore trop fort, trop fort pour moi alors il valait mieux que je ne bouge pas que je le laisse faire et qu'il finirait bien par me lâcher. Il me disait qu'il aurait préféré mourir ce jour la, pendant quelques instant je m'en suis voulu de lui avoir dit tout ça mais on en à tellement souffert aussi et peux être égoïstement on avait pas penser a lui mais à quoi bon, je ne savait plus quoi penser ni quoi lui dire la à cet instant. Il finit par me lâcher enfin, je reprenait mon souffle doucement le fixant dans les yeux. Te juger ? Mais qu'es-ce-que tu nous à laissé à nous ? Pendant 6 ans on en à eu des questions sans réponses, de l'inquiétude, merde je me doute que tu n'ai pas fait la fête, que tu en ai souffert mais me demande pas de pardonner ni de penser à ton malheur non moi pour l'instant je voit juste le vide que tu as laissé dans nous et la colère. Je finissait par baisser mon regard fuyant le sien. Tu attendais quoi en revenant ici après 6 ans ?qu'on efface tout, qu'on fasse comme ci rien n'était arriver ? Que je t'accueille les bras ouverts ? Une larme finit par couler le long d'une de mes joues, la colère immense que je ressentait commençait à descendre, la pression aussi. J'étais tellement perdu...

Même si je me l'étais imaginé, même si j'étais pas assez stupide pour croire que tout s'était super bien passé, je dois avouer que même dans mes pires cauchemars je n'avais pas réussi à imaginer ce qu'il avait vécu. Je me rendais maintenant bien compte de ce que j'avais laissé derrière moi. J'imaginais alors bien mieux ma mère complètement effondré d'avoir perdu un enfant sans grande conviction de le revoir un jour. En voulant à mon père et incapable de le pardonner, devant irascible, invivable et dépressive. J'imaginais mon père, autoritaire comme jamais avec mes frères et sœurs, les enfermant dans le cocon familiale avec pour seul liberté d'aller en cours. J'imaginais alors également mieux Jude faisant n'importe quoi, se rebellant contre l'autorité parental, fragilisée et pourtant tentant de se montrer si forte, et Mathias se pliant malgré lui à tout ça parce qu'il était bien trop jeune et parce qu'il devait veiller sur Jude et donc ne pas se mettre mal avec les parents.

C'était comme si Mathias me transmettait tout ça dans son regard, dans sa haine se transformant peu à peu en tristesse profonde. Il était abattu, fatigué, je le savais, je le sentais. Il était peut-être temps que je revienne, c'était déjà trop tard évidemment mais peut-être aurait-ce été pire si j'avais encore attendu. Je le maintenais fermement contre le mûr et lui demandais hors de moi, de ne pas me juger, que j'avais moi aussi souffert, que j'avais passé six ans à galérer. Je ne comptais pas lui faire mal, je voulait juste lui montrer qu'on était frère, qu'il pourrait me frapper autant qu'il voudrait, ça n'y changerait rien et qu'en plus de ça j'étais là bien là et je ne comptait pas repartir. Je le relâchais alors excédé et m'écartais pour prendre mes distances, me calmer et bien entendu le laisser respirer.

Je le fixais et il me répondit qu'il n'était pas là pour penser à moi, à ce que j'avais vécu parce qu'il avait vu le vide que j'avais laissé, le mal que j'avais fait. Il avait raison sur ce point, j'avais souffert mais j'en étais responsable je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même alors qu'eux n'avaient pas eu le choix, ils avaient subi, impuissant, ils avaient dû faire avec. Je le fixais et mon regard se fit plus triste, un regard désolé. Il baissa les yeux et détourna son visage du mien. Chez lui aussi la colère avait laissé place à la tristesse.
Je vis une larme rouler sur sa joue tandis qu'il me claquait que je ne pouvais pas espérer qu'on m'accueille à bras ouvert. Je le savais ça. Je n'avait jamais espéré ça, je n'étais pas si égoïste.
Je baissais la tête moi aussi, ne supportant pas de voir une nouvelle fois, l'un de mes proches pleurer par ma faute. C'était trop dure. La dernière fois que je l'avais vu il pleurait déjà comme un gosse effrayé et dépassé par les évènements. Aujourd'hui il pleurait comme un homme, un homme brisé par une vie trop cruelle, trop lourde d'interdiction, trop pesante de responsabilité. Et j'étais responsable de tout ça. Mon cœur s'était calmé, il ne battait plus trop fort, cependant il saignait, il me faisait mal, serrant dans ma poitrine comme s'il était pris entre un étau toujours plus étroit.

« Je sais Mathias... Je savais avant de revenir, je ne te demande rien, aucun pardon, aucune pitié... Je te demande simplement de ne pas me juger, tu as vu tout ça de tes yeux d'enfants à l'époque et je ne crois pas que tu ais mesuré ce que j'ai vécu de mon côté. C'est sûr c'est plutôt arrangeant de pouvoir incriminer tout le malheur d'une famille sur une seule personne, mais je n'étais pas le seul coupable. Je ne suis parti qu'à cause d'une personne. Je l'ai fait pour me sauver moi-même, ma raison. » Expliquais-je tandis que ma voix se calmait.

« Fais ce que tu veux, si tu ne veux pas me voir je comprendrais, si tu décides de m'oublier à jamais c'est ton choix, mais je serais toujours ton frère.... Cesse de pleurer... Je t'en prie... » Je détournais encore le regard trop blessé par ses larmes, moi qui ne savait plus pleurer. Mes yeux sont secs d'avoir trop pleuré pendant les premières années de mon exil.
Je regardais autour de nous, brièvement et vis les gens nous regarder. Je me retournais alors vers Mathias.

"Entre avec tes amis, tu es venu pour t'amuser alors vas-y, je travaille ici, je vais rester encore quelques minutes ici et je rentrerais m'occuper de la sécurité à l'intérieur... Si tu veux discuter, viens me voir quand je serais à l'intérieur. Si tu ne préfères pas, je te laisserais t'amuser ou du moins seul." lui dis-je. Je devais reprendre mon travail et cette discussion risquais de devenir stérile.

J'avais dû me montrer violent à mon tour pour l'empêcher de continuer de me frapper. Il avait le droit de m'en vouloir, de vouloir me frapper, c'était une réaction toute à fait normale mais je n'était pas non du genre à me laisser frapper et je ne voulais pas de ça avec mon frère, pas entre nous, jamais. Je lui avais laisser entendre que si j'étais parti c'était en parti à cause de papa, même si je ne l'avais pas nommé, prononcer ces deux mots me dégoûtait au plus haut point. J'avais également laissé entendre que je n'avais pas passer ces 6 années de façon reposante à m'amuser, à ne pas souffrir. Je ne comptait pas raconter tout ce que j'avais fait pendant 6 ans, certaines choses étaient bien trop douloureuse pour sortir de ma bouche. Je m'étais ensuite écarté de lui et lui avait signifier qu'il devait entrer, que je travaillais et que s'il souhaitait me parler on se verrait un peu après à l'intérieur.
Il releva les yeux vers moi, il les avait détourner, honteux de pleurer. Il me répondit qu'il n'avait peut-être pas mesurer à l'époque ce qu'il s'était passé mais qu'il n'avait rien manqué de la suite, qu'il avait vu Jude et Maman pleurer, qu'il avait perdu sa jeunesse dans une éducation trop stricte avec pour seul rôle s'occuper de Jude. Il me claqua que je pouvais, que je devais même revoir Jude, que je devais aussi voir Maman. Je savais tout ça je n'avais pas besoin qu'on me dise ce que j'avais à faire. Il ajouta cependant qu'il avait fait une croix sur moi et que donc lui je ne devais pas chercher à redevenir son frère. Je baissais la tête et ne sus quoi répondre. Il me tendit alors une photo de famille où j'avais disparu et me montra au dos ce qu'il avait fait en mon absence. J'y vis les points symbolisant mes jours d'absences et baissais encore un peu la tête honteux. Je savais tout ça, pourquoi fallait-il qu'il veuille me blesser un peu plus... Je suppose que c'est ce que l'on souhaite le plus fort au monde, faire encore plus souffrir ceux qui nous ont fait souffrir.
Il me dis de garder la photo et commença à se diriger vers l'entrée tout en attendant ma réponse.

« J'ai revu Jude il y a peu, tu n'étais pas à la maison, je suis passé par la fenêtre, je comptais venir te voir, pas comme ça... J'irai voir maman quand je m'en sentirais capable... Entre, je dois finir mon travail. » Fis-je en terminant avec la mâchoire serrée et en relevant doucement le regard vers lui.

Il entra et je le regardais disparaître la gorge serrée. Je restait un bon moment fixé sur cette dernière image, si bien que l'un de mes type vint à mes côtés. Il posa sa main sur mon épaule.
« Tu peux entrer on va terminer dehors.. » Fit-il avec compassion. C'est vrai que je venais d'en prendre plein la tronche physiquement et psychologiquement. Mathy n'était pas Jude... Il était plus fort, plus stable, du moins en apparence. Je levais la tête vers le type, un peu perdu et finis par répondre que j'allais rester avec eux comme d'habitude, que j'allais entrer plus tard.
Je restais donc dehors en silence et autant dire qu'il ne fallait pas me chercher ce soir là. J'avais était incapable de frapper sur mon frère, ce gros con de dieu m'en préserve, mais le premier qui semblait vouloir faire de la résistance avant d'entrer, ne mettait pas très longtemps à me trouver. J'étais à cran et ça se voyait. Je m'occupais personnellement de quelques types décidés à entrer avec des bouteilles d'alcool à l'intérieur.
Lorsque ce fut plus calme côté entrée j'abandonnais mes deux collègues pour venir gérer l'intérieur.
Je vins m'adosser au comptoir comme d'habitude et commanda un café noir cherchant mon frère des yeux. Je surveillais en même temps la salle qui semblait plutôt calme pour le moment. Mathy buvait... Surement plus que d'habitude, trop, à en oublier son propre nom... Cela eut le don de m'attrister tout en m'énervant mais je ne bougeait pas, je le regardais de loin, j'avais envi de le protéger.. C'est un crime ? C'est mon petit frère, de 5 ans mon cadet... Est-ce un crime que de se sentir c capable de donner sa vie pour son petit frère ? Même si lui ne veut plus entendre parler de toi...

Je finis par le rejoindre. Je ne savais pas trop quoi lui dire...
« Jude m'a dis que tu étais en médecine... Ya au moins un type dans la famille qui aura un job plus tard.. » Fis-je simplement.

Je rentrais donc dans le bar, les yeux remplis de haine, de colère et de larmes. Il avait donc revu Judie et elle ne me l'avait même pas dit après tout j'étais que son frère, je ne la reconnaissais plus depuis quelques temps, elle avait tellement changée, j'avais beaucoup de mal à m'y faire mais, je n'y pouvais rien non malheureusement je n'y pouvais rien même avec toute la volonté du monde. Je rejoignais un ami dans le bar avec un verre à la main que je bus cul sec, il n'était pas habitué à voir ça de moi, je n'avais pas pour habitude d'abuser de l'alcool seulement dans les fêtes ou les gros coups durs et ce soir c'était vraiment un gros coup dur.

Ça va Mathias ? Me dit il après quelques minutes de silence et deux verres avaler, je prend une grande inspiration et je soupire doucement. J'ai vu un fantôme, quelqu'un que je ne voulais plus revoir de toute ma vie. Il me regarde étrangement, la plupart de mes amis n'était même pas au courant pour mon frère j'en parlais que très rarement, bien trop douloureux, bien trop énervent non je gardais ça pour moi, tout au fond de moi. J'ai envie d'être un peu seul, rejoint les autres, je viendrais surement plus tard. Je buvais mon troisième verre, quand il alla rejoindre notre petite bande de copains. Je pris une bouteille de sky et me dirigeais vers une banquette libre. J'étais perdu dans mes pensées les plus sombres, mon passé... je l'avais tellement laissé de coter à un moment, je n'en pouvais plus de voir mes proches souffrir de cette absence et de voir mon père sombrer dans l'alcool et les jeux, non notre famille n'était plus la même depuis six ans, elle avait un goût amère.

Quelques verres, quelques larmes dissimuler, l'alcool commençait à faire son effet, la tête qui tourne, le rire, ne plus pensée à rien, c'est sur que boire n'était pas la meilleure solution ni même la pire des solutions mais en tout cas elle allais me faire du «bien» pendant quelques minutes, de longues minutes de répits. Je ne faisais même plus attention à la musique, aux personnes présentes autour de moi non j'étais plonger dans mon monde puis une voix surgit à coté de moi, pendant quelques secondes ou peux être plus je n'y fit pas attention mais c'était bien Gab. Il me parlait de mes études et que j'allais être sens doute le seul type dans la famille qui auras un boulot plus tard. Sinon Judie t'a raconté ma vie aussi ? Dans les moindres détails ? Elle t'a déjà pardonner c'est ça ? Elle est tellement naïve c'est dingue. J'étais déjà bien amocher par l'alcool qui jouais avec ma voix, j'avais pris beaucoup de temps à dire ses quelques phrases sans vraiment y penser, juste en essayant d'articuler mais ce n'était pas évident. Et puis qu'es ce que tu fiche ici la encore avec moi ? tu le fait exprès? tu veux vraiment que j'explose tout ici ? Fiche moi la paix, c'est pas possible ça tu vas la gâcher encore combien de temps ma vie Toujours et encore de la colore et l'alcool bien évidement n'arrangeais pas ça, je buvais un autre verre en le fixant dans les yeux...

Je mis un certain temps à rentrer, javais moi aussi besoin de reprendre une contenance. Les mecs faisaient très bien leur boulot, j'aurais tout aussi bien pus entrer immédiatement et continuer de parler avec mon petit frère mais c'était trop dure. Il avait raison j'étais un pauvre type, et alors ? Tous le monde ne peut pas être parfait. Il venait de me balancer des horreurs à la tronche, des horreurs que j'avais entendu chez mon père, des mots qui m'avaient déjà assez hanté dans ma vie, je n'avais vraiment pas besoin qu'on me rappel tout ça. Je ne demandais rien d'ailleurs, je ne lui avait pas demandé d'être la pour moi, de me pardonner et même de me reconnaître. Il aurait pu m'ignorer, mais non il avait fallu qu'il soit monstrueux avec moi. La haine faisait des gens des monstres, tout comme la peur.
Je finis par entrer, résigner à le revoir, peut-être même à lui parler. Je m'étais alors accouder au comptoir comme chaque soir avec un café noir pour seul compagnie. Je refusais tous les verres qu'on me proposait lorsque j'étais en service. Je refusais même tout, les filles avec. Contre toutes attentes j'étais un type sérieux dans mon travail. Je ne mis pas longtemps à retrouver Mathy. Il était avec un autre type, je présumais un ami. Il buvait. Je le vis alors remercier clairement son ami qui le laissa seul et prendre une bouteille de sky pleine avant de se rendre sur un fauteuil seul. Je ne le quittais pas des yeux. Là il me ressemblait, sauf que lui faisait ça quand ca n'allait pas, moi je faisais ca tout le temps. A croire que ça n'avait jamais été.

Je pris alors mon café, bien décidé à le rejoindre, peu importe la suite, il avait surement besoin d'être seul mais pas dans cet état là. On a jamais besoin d'être seul dans cet état là. Je vint m'assoir dans un fauteuil à côté et continuais de surveiller la boite quand même. Je posais mon café sur la petite table en face et restais en silence, dans le bruit assourdissant de la boite. Lorsque je pris la parole, j'eus l'impression de jouer ma vie. Sa réponse me donnerait son état d'esprit et j'avais peur de ce petit gars comme j'avais eu peur de Jude. C'est plutôt ironique non... Un type qui a affronté la rue, la prison, la drogue et qui a peur d'un petit gars de 17 ans, de son petit frère...

Sa réponse fut acerbe comme je m'y attendais. Il me claqua que Jude était naïve, qu'elle m'avait surement pardonné.. Je ne répondis pas immédiatement le laissant s'exprimer et cherchant ce que je pouvais bien répondre à ça. Je posais mes coudes sur mes genoux et fixais un point imaginaire en fronçant les yeux sérieux. Sa voix me renseignait sur son taux d'alcoolémie et ne présageais rien de bon, dans un état pareil je n'obtiendrais de lui que de la haine. Du moins c'était ce qu'on obtenait de moi quand j'étais ivre, colère et tristesse.
Il continua avec un ton encore plus virulent et une voix déformé par l'alcool. Je me retint de me tourner vers lui lorsque je le vis prendre son verre. Il me regardais peut-être attendant que je réagisse et je ne voulez pas de ça entre nous. Ce qu'il s'était passé devant la boite était déjà bien suffisant. Je n'aurais jamais imaginé frappé sur mon frère. Il était clair qu'il me provoquait, il ne voulait pas de moi ici, pas de moi dans sa vie et me demandait s'il fallait qu'il éclate tout dans la boite pour que je le comprenne enfin.

Je levais ma tasse de café et le termina en une gorgée avant de la reposer et de me tourner vers Mathias.
« Je n'ai pas gâcher ta vie... Tu crois que ma place était meilleur ? Je donnerais tout pour que les rôles soit inversé... Et cesse de boire putain ! » fis-je en m'énervant et en attrapant la bouteille de sky avant qu'il ne puisse s'en saisir pour se resservir. Trop tard j'étais énervé, il allait gagner ce qu'il voulait, du moins ce que le Mathias bourré voulait. Je posais la bouteille du côté de mon fauteuil où Mathy ne pouvait pas l'atteindre et me retournais vers lui.

« Tu te rend aussi pitoyable que moi il y a 6 ans, félicitation, tu es un digne Fitzgerald.. » Fis-je arrogant. Il voulait me rentrer dedans, on allait être deux. J'étais peut-être un sale con qui avait tout plaqué pour se reconstruire mais celui qui avait pourri la vie de Mathy c'était le père pas moi. Si mon père.

« Tu n'étais qu'un gosse putain, si je suis parti c'était à contre cœur, pour ne pas me faire tuer par un père qui déjà ne contrôlait plus sa force lorsqu'il me battait. J'ai passé 6 ans à me démerder, à vaguer de galère en galère et si papa avait été moins con, il vous aurait pas fait payé mon absence ! Prend t'en à lui, pas à moi ! Jude ne m'a pas pardonné mais elle a au moins l'intelligence d'être tolérante. Mathy est tellement parfait qu'il ne fait jamais d'erreur, qu'il est intransigeant avec celles des autres ! »