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 |  Sujet: Princess Leïla is back ! { Kaya }  Mar 22 Mar - 20:05 | |
| « Tous les passagers pour le vol à destination de Perth, Australie, doivent se présenter à la porte numéro 12 ». Voilà, c’était maintenant mon tour. Pour la première fois depuis plusieurs mois, je rentrais dans ma ville natale. J’allais entreprendre mes études en stylisme, ce que je n’avais jamais pu faire. Pourquoi ? Parce que lorsque j’étais avec lui, il ne voulait pas que j’aille aux études, il voulait que j’aie un emploi. En fait, il fallait qu’on entretienne notre appartement, faire les courses. Bref, je n’avais pas les moyens d’étudier. J’avais trouvé un emploi d’assistante dans une agence de mannequin, mais je n’avais rien appris, si ce n’est que ma patronne aimait le café décaféiné avec un demi-sucre, une seule crème, de la mousse quand elle est en peine d’amour. Quand il m’avait quitté, j’avais démissionné, même envoyé promener ma patronne, parce que je savais que plus jamais, je ne travaillerais en Allemagne, là où j’avais suivi mon amoureux, que je pensais qui était l’homme de ma vie. La pire erreur que je n’avais jamais faite.
J’étais à l’aéroport de Berlin, et j’étais prête à commencer une nouvelle vie, repartir de zéro. Aujourd’hui, j’allais rejoindre ma famille à Perth. Je m’étais inscrite au programme de stylisme, j’allais entrer sous peu, ayant été acceptée en retard dans les cours avec l’accord des professeurs, évidemment. J’avais loué un appartement dans le même édifice que ma sœur et mon frère jumeau. Ceux-ci m’avaient terriblement manqué, même si on avait gardé le contact, qu’on se parlait à tous les jours. Ce n’était pas comme les voir à tous les jours, pouvoir leur parler quand je le voulais. Kaya m’avait manqué, mais Max’, encore plus. C’était mon jumeau, on pouvait penser ce que l’autre pensait, compléter nos phrases. Tous les moments passés séparés de lui, je les regrettais maintenant, comme je regrettais aussi de ne pas avoir été avec eux. Voici à quoi je pensais tandis que je m’installais dans l’avion et que celui-ci se préparait au décollage. Dans quelques heures, je serais à Perth.
Puisque Max’ était occupé aujourd’hui – il faut dire que j’arrivais tôt le matin, faisant le vol de nuit en partie, c’était un peu ridicule -, c’était Kaya qui venait me chercher. Kaya, c’était ma grande sœur. En fait, nous n’avions que neuf mois de différence, donc pendant un bon moment, j’avais cru qu’elle était née en même temps que Max’ et moi, qui, je le savais, nous étions jumeaux. Par contre, il m’avait fallu plus de temps pour comprendre que Kaya était plus vieille que nous. Pourquoi ce fut si dur ? Parce que nous étions proches comme des triplets. J’étais contente que ce soit elle qui vienne me chercher. Peut-être je serais plus à l’aise de parler de mes déboires amoureux entre filles. Elle devait venir me prendre à l’aéroport, et ensuite, je ferais la découverte de mon nouvel appartement. Nous n’allions peut-être pas habiter ensemble, mais nous allions être voisines, et ça me rassurait beaucoup. J’avais toujours aimé être proche de ma sœur et mon frère, les personnes avec qui j’étais les plus proches sur la terre.
Après deux repas, quelques heures de sommeil, un film, quelques passages à la salle de bains, les passagers dont je faisais partie durent attacher leur ceinture pour l’atterrissage. J’avais pris le temps juste avant de me changer, puisque le temps avant changé entre l’Allemagne et l’Australie. J’avais troqué mon jean et mon haut de laine pour un slim blanc aux genoux et un haut vert clair ainsi que des ballerines dans mes pieds. Certains allaient peut-être se changer en arrivant à l’aéroport, mais moi, j’avais déjà une longueur d’avance, et j’aurais déjà l’air plus crédible. J’étais beaucoup plus à l’aise comme ça, et c’était beaucoup plus approprié. Évidemment, ce fut un peu un cauchemar de me changer dans la salle de bains de l’avion, mais c’était mieux que rien. Quand l’avion atterrit et s’arrêta, tout le monde se mit à applaudir, sauf moi. Honnêtement, je trouvais que ça pouvait même être insultant pour le pilote, comme si celui-ci était incapable de faire son travail.
Je sortis de l’avion, m’efforçant de respecter l’ordre de sortie, parce que j’aurais bien voulu dépasser tout le monde pour sortir. Heureusement, quand j’eus terminé le contrôle de sécurité, mes valises étaient déjà là. Il y en avait deux grosses, une chance qu’elles étaient montées sur des roulettes, parce que je n’aurais jamais été capable de tout transporter, surtout que j’avais un sac à main énorme; il fallait bien que je mette mes vêtements de rechange quelque part ! Une fois que je pris mes valises, je me rendis à l’endroit où les gens pouvaient attendre les passagers, et je ne vis pas Kaya. Avait-elle oublié son réveil-matin ? Je n’attendis pas plus longtemps; je pris mon téléphone portable pour l’appeler, et j’entendis sa sonnerie pas très loin, dans un coin. Je soupirai, et je dis à voix haute, comme si je ne savais pas où elle était :
- Kaya, c’est pas drôle ! Je ne t’ai pas assez manqué comme ça ?!
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