You know that I could use somebody
Gabriel and Kait'

Quatre, cinq, six heures du matin, elle avait vu défiler les heures encore une fois, encore une nuit, une nuit sombre, elle avait quand même réussie à dormir quelques heures en début de soirée mais, souvent des tourments la réveillaient sans grande chance pour elle de se rendormir seule, sans aide chimique mais, comme elle n'était pas pour ce genre de substance telle que les somnifères non, elle préférait les drogues beaucoup plus forte mais ce soir elle préférait terminer ses nuits à dessiner dans sa petite chambre de bonne. Elle n'avait pas pu se trouver mieux pour l'instant. Dix mètres carrées c'était son petit chez elle, un lit, une petite armoire et quelques affaires à elle, le reste était resté à Brisbane le temps qu'elle déménage à Perth.

Ce matin elle avait son avion à neuf heures et il fallait qu'elle se prépare, une petite salle de bain commune, pas l'idéal mais c'était mieux que rien, elle pris une petite douche tranquillement, peut être dix, vingt minutes. Elle n'était pas superficielle mais, ça faisait partie d'un rituel maintenant, quelque chose qu'elle devait faire pour cacher toute trace de la nuit ou de ses prises répétées de drogue. La voilà enfin prête direction l'aéroport.

Il n'y avait pas grand monde, Kaitlyn était plutôt discrète, son sac à la main, son billet dans l'autre. Départ pour Perth pour essayer de voir Andrew, son meilleur ami qu'elle n'avait pas revu depuis six mois. Deux heures de vol, elle en avait profité pour dormir un peu. L'avion était arrivé à destination enfin et Kaitlyn errait à présent dans les rues de Perth, plusieurs bars, quelques fournisseurs, elle n'était plus en état d'aller le voir, pas comme ça, pas dans cet état. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, elle pensait à Aaron qui serait bien déçu de la voir comme ça alors que lui était en train de combattre pour son pays. Elle avait passée la journée à errer entre la plage, les rues et le port complètement ivre et sous l'emprise de la drogue.

Jeune fille ne bougez plus !
Elle se retournait alors et aperçut deux policier, elle avait le sourire aux lèvres.
Je n'ai encore rien fait de mal monsieur les agents de police.
Ne nous narguez pas jeune fille, vous êtes ivre sur la voie public c'est déjà une raison pour nous de vous emmenez au poste pour une petite nuit.
Vous êtes vraiment pas mon genre les mecs, mais alors pas du tout.
Les deux policiers exaspérés, la menottait fermement direction le poste de police, pendant le voyage, elle ne prononça aucun mot et puis un des deux policiers la conduisit dans une cellule ou un jeune homme était déjà à l'intérieur.
Bonne nuit.
Allez vous faire foutre.
On se calme jeune fille parce que sinon c'est nous qui allons vous calmer ça va vous faire drôle. Une nuit vous fera le plus grand bien vu la dose d'alcool et de drogue que vous avez pris et au moins on vous retrouvera pas morte dans un caniveau d'une overdose.
Mais taisez vous !

Elle titubait fortement, n'alignant pas deux mots sans bafouillé. Elle rentrait dans la cellule et se laissait glisser contre le mur doucement.

Un mois qu'il était de retour à Perth et il avait déjà passé plus de temps à l'ombre que dans son modeste appartement. Il n'avait pas eu beaucoup de mal à trouver un job, durant son long périple en Australie il avait fait énormément de travail différents. Mécano, plonge, ménage, serveur... Autant de job qui l'avaient finalement mené à ce qu'il savait faire le mieux, frapper. Gabriel étai devenu videur. Après de nombreuses bagarres dans les bars, un patron l'avait remarqué et lui avait demander de reprendre en main la sécurité de son bar. Et Gabriel avait fait ça avec perfection. Il avait en un rien de temps, vidé le bar de sa mauvaise fréquentation pour en faire un lieu respectable. Il y était allé à grands coups de poings. Son corps en portait toutes les marques. De nombreux points de sutures avaient fermé moult coup de couteau et autres coupures. Et il était devenu presque une légende sur la côté Est. Le videur à ne pas provoquer, celui à qui personne ne voulait avoir affaire. Par chance pour eux, Gabriel, devenu chef de l'équipe de sécurité, n'intervenais qu'en cas de danger supérieur avec le temps. Il envoyait un de ses mecs s'occuper des menaces mineure et n'intervenais que lorsqu'il jugeait que cela allait trop loin. C'était jamais bon signe, lorsqu'il s'occupait lui-même d'un type, ce dernier finissait souvent dans un très mauvais état.

Aussi, à peine de retour à Perth, il n'avait eu qu'à se présenter au night club pour que le patron lui propose le job. Il gagnait bien sa vie, détruisant pourtant son corps, conscient que dans quelques années, il aurait mal partout. Il n'aurait pas son corps de 20 ans éternellement.
Ce soir encore il avait fait son travail, une soirée plutôt calme. Le club ferma à 3h et il quitta son lieu de travail à 4h fermant derrière les stripteaseuses et toute l'équipe de sécurité. Il en vit certains tenter leur chance avec les filles mais aucun n'eut gain de cause. Gabriel en avait connu une paire lui à Sydney, mais pas ici, il n'était plus cet homme là. Il avait déjà bien assez vécu et s'était lassé. Il rentrerait seul ce soir. Il raccompagna une des filles cependant. Il n'aimait pas la voir rentrer seule à pieds le soir. Il revint ensuite à pieds jusqu'au club pour y récupérer sa voiture. Un type l'y attendait. S'en suivi une bagarre, comme souvent lorsqu'un type n'a pas aimé se faire virer du club dans la soirée et se retrouve avec l'un des videur seul. Des flics de passage le plaquèrent au sol tandis qu'il rétamer l'autre type. Il fut immédiatement emmener au poste de police et mis en cellule pour le reste de la nuit.

Il s'en était sorti avec une fine coupure sur la pommette, juste sous l'œil droit et s'était allongé sur la paillasse si caractéristique de la prison. Il ne resta pas seul longtemps. Il avait à peine fermé l'œil que des voix se firent entendre et sa cellule s'ouvrit pour y faire entrer une jeune femme, de toute évidence ivre morte et remontée. Gabriel laissa un petit sourire pointer sur son visage et allongé sur le dos, un bras sous sa tête, il se tourna vers la jeune fille assise maintenant sur le sol, s'étant laissée glisser contre le mur.

« Un place sur ce truc qu'ils ont l'audace d'appeler lit ? »

Les nuits étaient de plus en plus dures, sans eux, toutes les personnes qu'elle avait perdue en peu de temps, ses parents qui n'étaient pas vraiment ses parents, son identité, son frère décédé, Andrew qui l'avait abandonné et son amour parti pour l'Irak. Il n'en fallut pas plus pour que Kait' se laisse totalement aller, plus personne pour la retenir de prendre toutes ses drogues même si même avec Aaron ou Andrew, elle continuait à en prendre. Il y a des blessures qu'elle n'était pas prête à assumer seule, pas comme ça, pas pour l'instant. Le manque, la peur, l'angoisse était suffisante à son excuse de devoir prendre ses substances nocives. Excuses bien insuffisantes pour ses proches qui ne cherchaient pas, de toute façon plus à comprendre pourquoi elle était devenue comme ça.

Nuit difficile et souvent des journées bien pire même si elle essayait toujours de ne rien prendre en compagnie des personnes qu'elle connaissait mais, ça ne marchait pas toujours malheureusement. Ce jour-là, avec l'appréhension de ces retrouvailles pour si attendus mais, elle n'allait pas y arriver, pas réussir à se retenir, la pression était trop forte et elle avait craqué au premier dealeur croisé dans la rue. Elle se détestait tellement au fond de faire souffrir ses proches et de se faire souffrir aussi.

Une, deux pilules du bonheur enfin c'était un joli nom pour une merde pareille. Cette faculté de rentre la réalité plus rose, plus supportable, tellement plus supportable de voir des choses imaginaires dans les moments d'euphories à cause de la drogue. De se dire que la vie ne se résume qu'à ça être défoncée, autant défoncée qu'il le faut pour ne plus pensé à rien de négatif. Elle était forte pour tout ça vraiment douée.

Elle était la dans se commissariat adossée au mur, complètement défoncée, elle n'était plus vraiment dans la réalité ni totalement dans un autre monde. Parfois lucide parfois totalement à la ramasse. Elle n'avait pas pris la peine de bien regarder le jeune homme avec qui elle allait passer la nuit enfin dans cette cellule. Elle le fixe enfin elle essayait, rien n'est évident sous l'emprise de l'extasie et de l'alcool. C'était étrange, son visage lui était familier enfin elle croyait l'avoir déjà vu. Sa voix l'a fit sortir de ses pensées. Ma foi le sol est plutôt confortable et si je lève je pense que je m'écroule. Son équilibre devais être au niveau zéros actuellement. Elle fermait les yeux doucement.1,2,3,4,5,6.....13,14,15... Elle comptait les barreaux en narguant les deux policiers assis non loin de la et se mit à rire toute seule. 32 c'est à peux près les neurones des deux flics réunit.

Là allongé sur la paillasse inconfortable de la cellule, comme le délinquant qu'il avait été et celui qu'il était encore parfois, ses pensées n'étaient dirigées que vers une seule et unique personne. Un léger sourire illuminant son visage, il voyait sans cesse son visage. Visage qui pendant 6 ans avait été source de souffrance pendant ses 6 ans d'exil. Il avait bien essayé de l'oublier, mais c'était chose vaine. Son esprit ne pouvait faire taire son cœur qui lui préférait souffrir d'amour que de ne plus rien sentir. Cette petite tête brune haute comme trois pommes à l'âge de 7 ou 8 ans... Elle avait emprisonné le cœur du gamin que Gabriel avait été. Ils avaient alors grandis ensemble, se suivant plus ou moins, se cherchant gentiment. Ils avaient été timide puis fou, amoureux passionnément. Gabriel avait emprisonné son visage et l'avait emmené avec lui pendant 6 ans. Elle était belle, intelligente, un sale caractère, du cran et une tendresse qu'elle n'offrait que très rarement. Elle était October, la petite fille qu'il avait aimé, l'adolescente dont il avait rêvé, celle qui avait fait naitre la jalousie chez le garçon, celle dont la simple pensé déclenché des sourires niais sur le visage de Gabriel.

Mais elle était aujourd'hui aussi celle qu'il avait dû embrasser pour qu'elle se souvienne de lui, celle qui lui avait rétorqué deux énormes claques, une pour le baiser volé et l'autre pour l'absence de 6 années, cella qui à présent sortait avec son meilleur ami Liam.. Celle qu'il n'avait le droit d'aimer qu'en secret et qu'il n'oublierait pourtant jamais.

Il jouait avec ce petit bracelet lui appartenant qu'il avait emmené lors de son départ pour emporter avec lui une part d'elle, pour ne jamais l'oublier, pour la sentir près de lui, protectrice.
Il sourit de plus belle en entendant sa colocataire de cellule lui répondre qu'elle ne pouvait même pas se lever pour rejoindre la paillasse. Il explosa de rire en l'entendant se foutre de la tronche des flics. L'un d'eux se leva et frappa un coup de matraque sur les barreaux tout près des mains de la jeune fille défoncée. Gabriel se leva et s'approcha doucement, un large sourire sur le visage. Il s'adressa au flic.

« On se calme la brute... » il tendit sa main à la jeune fille. « Je peux vous aider à vous lever et vous aider a rejoindre le banc. » Fit-il simplement, un sourire amusé sur le visage.
Il n'avait jamais vu cette jeune fille. En même temps, il venait de revenir, mais il pouvait du moins affirmer sans problème qu'elle n'était pas née à Perth comme lui. Elle devait être arrivé dans les 6 dernière années.