HOW I MET MYSELF
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 ¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian

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InvitéAnonymous
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MessageSujet: ¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian   ¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian Icon_minitimeSam 30 Avr - 14:53

Maxx & Yulian




¤ All cats are grey in the dark. ¤



    J'aimerais dire que j'étais bourré, qu'encore une fois j'avais des policiers au cul et que j'étais entré dans cette classe par pur hasard. Comme si ce n'était qu'un lieu qu'un fuyard défoncé aurait visité histoire d'échapper à ces poursuiveurs. Mais non, ce n'était pas le cas. D'abord, parce que je connaissais déjà cet endroit que j'étais apte à décrire malgré l'obscurité que la lune entrecoupée par les fenêtres même à son apogée, comme elle se doit de l'être une fois par mois, ne permettait pas d'illuminer. La preuve : les fissures de ces murs blancs, la poussière ancrée dans les angles, l'araignée au bord d'une des quatre fenêtres et enfin et surtout l'écho qui y résonnait lorsque le piano se mettait en marche et qu'une personne y pianotait un air papillonnant. Tout ça m'était familier. Ensuite, j'étais tout à fait conscient de mes faits et gestes et je ne revenais aucunement d'une soirée aussi arrosée fut-elle, depuis mon arrivée à Perth j'avais appris à me méfier de ces dîtes soirées entres amis qui m'avaient toujours conduit dans des endroits insolites pour échapper aux flics que je ne connaissais déjà que trop. C'était à la fin d'une de ces mêmes courses poursuites que j'avais atterri ici, mais je n'avais pas été seul autrefois. J'avoue qu'en me faufilant tel un guépard par le toit de cette salle de musique, j'étais très étonné de tous les souvenirs qui me revenaient et encore davantage lorsque mes pieds atteignirent le plancher et qu'un léger son y retentit. Je connaissais cette sonorité que les mains de ma camarade de fugue d'un temps m'avait fait apprivoiser par leur don musical, notamment celui du piano. Évidemment. Autant de souvenir de ma faible mémoire était déjà étonnant mais encore davantage lorsqu'on savait dans quel état j'avais été à ma dernière visite.

    Installant le matériel que mon étourderie habituel ne m'avait pas fait oublier, j'en profitai pour refermer la trappe menant vers le toit et par laquelle je m'étais faufilé. On ne savait jamais, après tout j'étais légèrement lycanthrope mais si la maladie avait décidé de se décupler, peut-être me serais-je transformé en loup-garou comme avait aimé me consoler ma mère à l'annonce de ma maladie. Cette dernière était l'une des raisons de ma venue ici en plus de la mélancolie qui me collait à la peau depuis quelques jours. Comme un digne et véritable déprimé, je me sentais las, fatigué et nostalgique. Sans oublier que je devenais de plus en plus désenchanté des cours auxquels j'étais condamné à assister nonobstant le fait que je leur livrais ainsi mes journées entières. Oui, c'était une vérité comme il est dur d'avouer : le dessin me rebutait comme jamais et l'inspiration me manquait. Ce pourquoi j'étais là, fin prêt à entamer mon croquis. Deux petites lumières avaient été attachées de par et d'autre du seul et unique objet responsable de mon apparition : le piano. Elles n'étaient pas inutiles : je l'entrevoyais ainsi dans toute sa splendeur et la clarté de la lune qui m'empêchait irrémédiablement de dormir cette nuit m'y aidait, il était vrai. Gardant une lampe à la main, j'allai m'asseoir sur le plancher à la distance convenue par mes faibles yeux et l'envie que j'avais de dessiner à telle ou telle profondeur. De plus, mon intimité était ainsi très bien respectée puisque ce peu de luminosité permettait d'identifier au maximum trois petites étoiles dans le ciel. Du moins, il fallait l'espérer, je connaissais assez la solitude pour savoir qu'elle ne m'aurait aucunement dérangée.

    J'avais décidé de retrouver la passion que mes mains douées me permettaient loin de leurs professeurs et de leurs cours. Cependant, histoire de ré-apprécier ces mêmes cours que j'endurais, je fis de la feuille vierge et blanche d'autrefois une copie d'un noir absolu. Et oui, ce fut bien la seule chose que j'avais appris pour le moment : la maitrise du fusain. J'étais grandement impatient de tester cette technique sur l'esquisse que je voulais faire de la femme qui m'avait tant aimée. Rendant ainsi les contours de cette même femme, qui me manquait comme jamais, en un blanc immaculé, j'avais bien vite pardonné à ce fusain de me salir autant les mains. Elle avait l'air d'un fantôme cette femme, et c'était peut-être ce qu'elle était aujourd'hui si l'on en croit les débris d'informations qui courent sur les morts. Car elle était morte, ma mère. Depuis longtemps. Me ressemblant comme deux gouttes d'eau, il aurait suffi de lui retirer sa crinière de cheveux dont la douceur me manquait et ne pas la représenter jouant du piano pour croire que je me dessinais moi-même. Personne ne savait réellement qu'il y avait des années de cela je jouais moi-même de cet instrument, à côté de ma mère-professeur qu'il m'était si facile de me remémorer en pleine d'action tant je l'avais vu et entendu accoudée à jouer. Éreinté de comprendre Saez, c'était Eminem qui résonnait dans le casque de mes oreilles et m'effaçait ainsi tous les sons de la nuit. Cependant, seul un air d'autrefois bien connu de la jeune femme que j'appelais maman, m'était audible. Était-ce le souvenir de cette mère aimante du passé qui dirigeait ma main pour ce portrait d'elle accoudée au piano ou bien ce croquis naissant qui faisait jaillir tant de souvenirs ?

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InvitéAnonymous
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MessageSujet: Re: ¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian   ¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian Icon_minitimeLun 2 Mai - 23:38

All cats are grey in the dark.
¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian Katie-katie-cassidy-19391444-100-100¤ All cats are grey in the dark.『』Maxx & Yulian Kevini15

    Je ne m’étais jamais sentie si heureuse. Je ne m’étais jamais sentie aussi mal. J’étais tombée amoureuse sans me rendre compte de la merde dans laquelle je me mettais, en me disant juste que c‘était La personne. Ma vie, bercée par mon doux optimisme, s’était aussitôt renversée. Le début des emmerdes s’était présenté en même temps que ses lèvres s’étaient déposées sur les miennes. Il n’y avait aucun problème avec la personne que j’aimais. Aucun. Elle avait mené une vie de débauche, oscillant entre drogue et baise, et avait tout arrêté, d’un coup. Je l’avais peut-être aidée. Peut-être qu’elle était sortie de là grâce à moi. Peut-être qu’elle m’en voulait de la faire quitter ce monde de délires et que c’est pour cela qu’elle m’avait embrassée. Me forçant à aimer chacun de ses gestes, chacune de ses respirations. Mon cœur avait lâché en goûtant la douceur de ses lèvres. J’avais mis beaucoup plus de temps à tomber qu’à l’avouer. C’était une fille. Je ne pouvais pas tomber amoureuse d’une fille.
    Je n’ai jamais rien eu contre les homosexuels, mais je ne pouvais pas l’être. J’aimais les garçons, j’aimais leur torse, j’aimais leurs muscles et leurs airs arrogants. Mais je l’aimais elle, aussi. Je ne pouvais m’empêcher de lui parler. Je la repoussais, lui disant que je n’aimais pas les filles. Je mourrais, l’entendant dire que la seule personne qu’elle voulait était moi, et que je ne voulais pas d‘elle. Je mourrais, écartant mes mains de sa parfaite peau hâlée. Je ne me comprenais plus. Je n’étais pas de ce genre. Je me dégoûtais, me surprenant à m’imaginer l’embrasser. Mais je lui avais promis de l’aider à sortir de la merde qu’étais la drogue. Je lui avais promis de ne pas la laisser seule. D’être toujours là, d’être son amie. Le temps passait, et voilà que je la repoussais, encore. Voilà que je l’embrassais, encore. Je ne pouvais pas l’aimer. Je n’étais pas lesbienne. Je le lui répétais, désespérée. Je le lui répétais, l’embrassant. Je l’entendais me dire qu’elle m’aimait, désolée, je mourrais de ne pas me laisser l’aimer à mon tour. Qui étais-je, finalement ? Un jour, une nuit, les mots s‘étaient fait clairs dans ma tête. Je savais quoi lui dire. Je savais ce que je voulais. Il n’y avait aucun homme qui me plaisait, à cet instant. Il n’y avait aucune femme non plus. Il y avait juste elle.
    Et le temps continuait de passer. Je l’aimais, elle m’aimait. Je ne la voyais plus comme une femme mais comme la personne que j’aimais, abandonnant cette idée d’hétéro, bi ou homosexualité. Elle n’était pas un sexe.
    Et puis mon père avait débarqué chez moi, un matin, alors qu’elle était là. Il était homophobe. Je ne sais plus comment ça s’est passé. Je ne sais plus ce qu’il a vu. La seule chose claire dans ma mémoire est le regard qu’il m’a lancé. Il était dégoûté. Il était déçu. Et ses mots. Ses mots. Je n’étais plus rien pour lui. Je devais faire honte à ma mère. Je devais faire honte à ma mère. Ma mère.
    Ma mère était toute ma vie. Elle m’avait appris le piano. Elle m’avait appris à sourire, à rire, à aimer. J’avais grandi avec elle, dans ses bras, sous ses cheveux blonds. Elle était tombée malade à mes dix-sept ans. J’étais restée à son chevet, tous les jours, toutes les minutes, gardant espoir. Et elle était morte. Larmes, dépression, abandon. Liam, mon meilleur ami, m’avait sortie de tout ça. C’est encore lui, aujourd’hui, qui m’aidait quand mon père ne voulait plus me voir, m‘accueillant chez lui. Mais ses bras n’avaient pas suffit. La patience de celle que j’aimais non plus. Cette nuit-là, sans rien dire, je me sentais m‘effacer. Je me sentais disparaître. Je ne voulais pas faire honte à ma mère. Je ne voulais pas la décevoir. Je voulais qu’elle soit fière de moi, je voulais qu’elle aime ce qu’elle pouvait voir de moi.
    J’avais l’habitude d’oublier mes nuits d’angoisse dans l’atelier, en bas, où se trouvait le piano. Le sien, évidemment. Mais ce samedi soir, je n’avais plus de chez moi. Je n’avais plus d’atelier. Plus de piano.

    Mes pas me dirigèrent vers Murdoch. Mon université. J’étudiais la médecine, mais dans l’obscurité, c’est du bâtiment des artistes que je m’approchais. Je connaissais bien ce sol de l’avoir déjà foulé un bon nombre de fois. J’avais la clé de la salle de musique. J’avais l’habitude de caresser les touches de ce piano souvent oublié. Ainsi, je pénétrai dans la salle avec toute l’assurance que je n’avais pas. Mes yeux gonflés laissaient deviner les quelques peines qui m’avaient accompagnée. Dans la salle, la clarté me surprit. Quelqu’un d’autre était là. Ma robe bleue était froissée, mes doigts de pieds encore plein de sables, et dans ma tête un air de piano résonnait. Mes yeux glissèrent jusqu’à la silhouette déjà présente. Les mains repliées derrière mon dos pour cacher chacun de mes doigts qui s’agitait dans l’air, je m’approchai de ce qui semblait être un garçon. « Hey. Je dérange ? » Ma voix laissait montrer que je n’étais pas là par hasard, mais que je ne voulais aucun mal à personne. Mes yeux se furent peu à peu à l’obscurité et je finis par reconnaître Yulian. Un sourire se dessina sur mon visage, faisant disparaître tout signe de tristesse. « Yulian. C’est Maxx. »
    J'avais déjà rencontré le garçon à la plage, alors qu'il s'était fait piquer par une méduse. La situation aussi ridicule soit-elle était moins amusante que celle qui entourerait notre rencontre suivante. En effet, nous nous étions revus au détour d'une soirée, alors que, légèrement alcoolisée, j'avais suivi le garçon sans réfléchir pour échapper aux flics. Nous nous étions retrouvés dans cette même salle, et le brun avait parfaitement bien menti, jouant la comédie comme s'il s'entrainait depuis des années. J'avais été intriguée par cette aisance au mensonge et ainsi, nous nous étions revus à quelques soirées, discutant de choses sans grand intérêt.
    Dans mon dos, mes doigts s’étaient calmés. La mélodie que ma mère et moi avions l’habitude de jouer s’était maintenant répandue dans mon corps entier. Il y avait ces choses, ces sensations, qui n’appartenaient à la musique. Il y avait tous ces frissons que seules les notes pouvaient procurer. Alors que je ne savais plus qui j’étais, alors que ma propre identité s’était perdue, je savais que de mes mains la sincérité saurait ressortir. Je savais que ma mère m’entendait. Je la sentais m’enlacer dans les morceaux les plus longs, je l’entendais rire sur mes erreurs et respirait toujours son odeur autour de mes arpèges. Je savais qu’à travers la liberté qu’était la musique, je pourrais lui parler à nouveau.
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