Madagascar, Madagascar.. Un bon moyen de ce changer les esprits non ? En tout cas, c’est tout ce que je demandais et espérais. En même temps, comment ne pas le vouloir après tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. Je tentais juste à présent de me changer les idées et reprendre ma vie à zéro, du moins l’amélioré. Comment m’est venue cette décision ? Et bien depuis que j’avais passé une soirée avec Gabriel ou on s’était mit d’accord sur le fait qu’on ne pouvait pas se perdre, mais que dans un autre sens on ne pouvait pas faire comme si de rien était. Du temps, c’est ca qu’il fallait. Je me disais donc que l’air de Madagascar me ferait sans doute du bien. Mais bon, le truc c’est que Gabe allait être là également et pour ce qui est question de prendre des distances, j’avoue que ce n’était pas le meilleur moyen. Enfin bon, comme au départ on avait réservé un bungalow pour tout les deux, j’avais décidé de migré chez Angel pensant que cela serait plus raisonnable. Je crois que du coup il se retrouvé seul, mais c’était mieux pour tout les deux et pour être franche, je ne nous aurais pas vu faire lit séparé dans la même pièce. C’était sans doute même impossible. Bref, dans l’avion je me retrouvais avec Angel et je dois dire que ce n’était pas désagréable du tout. Je l’adorais cette fille, et y en a pas deux comme elle. Même dans l’avion histoire de ne pas s’ennuyer pendant toutes ces heures de trajet, on réussit à faire des nôtres. Bon les enfants je ne vous dirais pas quoi parce que bon, ce n’est pas des choses à faire.. Bref, ayant une peur monstre de prendre l’avion, j’étais beaucoup plus détendu que d’habitude.

A notre arrivé, on trouva quelques temps après notre bungalow et n’ayant pas vraiment sommeil après le vol, je commençais à défaire ma valise et tout mettre en ordre. Angel, elle s’accorda un peu de repos et je partis ne voulant pas perdre des heures à dormir alors que je pouvais en profiter pour visiter les recoins de la ville. Je repérais quelques endroits qui m’avaient l’air sympa. Le soir venu, je parlais au téléphone avec Gabriel. Ben oui, c’était plus fort que moi et ca même si je me l’étais interdit au départ. Et c’est ainsi qu’on en vint à se rejoindre au bar du coin pour passé la soirée ensemble. A vrai dire, je trouvais ca bizarre. Pas dans le sens désagréable, mais qu’après tout ce qu’on avait vécu et puis le comportement de chacun ses derniers temps, j’aurais jamais pensé qu’on aurait pu passer une soirée de nouveau ensemble. Je n’aurais pas non plus pensé que le soir suivant je lui demanderais de m’accompagner à une soirée à la plage et pourtant c’était le cas. Une fois de plus même si ca se voyait, je n’osais pas avouer qu’il me manquait et je n’arrivais pas à faire avec. Voilà pourquoi ses petits rapprochements. Le taquinant, on en vint même à se dire que l’on viendrait chacun de notre côté, lui apparemment accompagné, et moi qui me trouverait surement quelqu’un là-bas pour compagnie.

C’est pour quoi je me fis belle pour ce soir, voulant en quelque sorte ne pas le laisser indifférent, et peut être même provoqué de la jalousie chez lui. J’enfilais donc une robe, celle qu’il aimait me voir porter. Une robe rouge assez courte et décolletée qui soulignée bien mes formes. Maquillée, les cheveux bouclés et les escarpins enfilés, je sortis du bungalow pour me rendre à la plage. L’ambiance était assez bonne et je retirais mes chaussures pour me retrouver en contact avec le sable. Du coup, me trouvant un peu ridicule de devoir les tenir à la main, je les déposais dans un coin qui n’était à la vue de personne histoire de ne pas me les faire piquer et pouvoir les récupérer en fin de soirée. J’allais me chercher un verre et tout en le sirotant, j’essayais de trouver Gabe, regardant un peu partout autour de moi. Ma proie en vue qui d’ailleurs était en charmante compagnie, je ne pu m’empêcher de m’approcher d’eux. Arrivant à leur niveau, je fis semblant de ne pas regarder ou j’allais pour que le contenu de mon verre se retrouve sur la jolie robe –maintenant toute tachée- de cette charmante fille qui lui tenait compagnie. Je mis une main devant ma bouche, faisant mine d’être confuse. « Oh je suis vraiment désolé ! Je n’ai pas fais attention ou j’allais. » Je regardais ensuite Gabe avec un petit sourire, celui que je savais si bien faire lorsque je jouais la petite garce malicieuse. Je continuais donc mon chemin en l’effleurant légèrement au passage, et poursuivis ma trajectoire pour allée danser en charmante compagnie.

Comment on en était arrivé là ? Un mois à peine auparavant, October était à mes côtés, on filait le parfait amour ou presque et j'imaginais déjà faire ma vie avec elle. Elle était la seule que j'avais aimée, la seule que j'aimerais à jamais. Aucune n'avait eu l'importance d'October dans mon cœur et si je devais la perdre définitivement, je savais déjà qu'aucune ne pourrait alors la remplacer. Et puis tout s'était enchainé. J'avais perdu mon frère, une nuit, son chef pompier m'avait appelé pour m'annoncer sa mort. Je m'étais enfuit de l'appartement, la laissant seule dans le lit devenu glacial. Je ne savais pas à ce moment que tout ça sonnerait la fin de notre couple. Je ne revins qu'en soirée après avoir bu toute la matinée et identifié le corps calciné de mon frère l'après-midi. Elle fut là pour moi. Pendant quelques jours... Le dernier coup fut donné par le testament du défunt. La fille de mon frère serait maintenant à ma charge, il m'avait donné la garde expressément dans son texte de fin de vie. Dès lors je sus que tout allait se compliquer.
Lorsque je l'avais annoncé à Oct' j'avais senti comme un malaise, un froid. Je n'avais pas relevé immédiatement et puis la discussion était revenu le soir. Je la voyais s'enfermer, rester près de moi, pour ne pas m'accabler un peu plus... Il était hors de question qu'elle se sente obligé de rester. Je n'étais pas ce genre de type...
Mon monde s'écroula alors définitivement lorsqu'elle craqua, m'avouant qu'elle devait partir, qu'elle n'était pas prête pour ça.. Qu'elle ne se sentait pas d'élever la petite avec moi. Je crus que je mourrais, encore une fois. Ce monde et l'amour sont deux garces qui ne m'ont jamais épargné. Ceci serait mon coup de grâce.
Moi qui déjà était en partie mort 6 ans plus tôt dans l'accident avec ma sœur, je venais de laisser mourir ce qui restait de vivant en moi.
J'étais maintenant seul, le cœur lourd, une colère atroce grandissant peu à peu et ma solution fut celle à laquelle j'étais habitué.. La drogue et la débauche. Mon comportement devint inexplicable, impardonnable. J'étais de nouveau le sale type de Sydney, j'étais de nouveau perdu.
Mon équilibre disparu...

Il me fallu 3 semaines pour sortir la tête de l'eau. Le lendemain d'une soirée où la débauche avait été à son apogée, je me dégoutais. J'avais envi de pleurer, de me foutre en l'air. Je me sentais sale et monstrueux. Ce jour là, je passais la journée à réfléchir. J'allais arrêter la drogue progressivement et redevenir quelqu'un de responsable, récupérer la garde de la petite et tenter de retrouver Oct'. Je devais prendre en main mon destin si je ne voulais pas sombrer de plus bel.
Mais je devais faire les choses dans l'ordre. Me retrouver moi... C'était le point de départ.
Le voyage à Madagascar serait parfait pour cela, même si October y allait aussi et si j'allais donc certainement la croiser. Je lui avait récemment avoué que je ne pouvais imaginer ma vie sans elle, mais que j'avais cependant besoin de temps, pour la pardonner d'être partie et pour me reconstruire moi. Ce moment avait été une véritable torture, ne pas se voir était la torture en elle-même.
Et pour preuve, nous étions à Madagascar depuis ce matin et déjà j'avais eu October au téléphone cette après-midi et nous avion pas résisté à l'idée de nous voir au soir sur la plage, durant la soirée organisée.
C'était plus fort que nous. Je ne pouvais pas la savoir si près et ne pas la voir. Mais nous n'étions plus ensemble.. Elle ne m'appartenait plus, si tant est qu'elle m'est appartenu un jour. Et j'avais moi-même du mal à revenir vers elle. Le mal étant encore trop grand, l'équilibre trop fragile. C'est surement pour ses raisons qu'un jeu s'installa. Pour éviter l'idée d'aller à cette soirée ensemble, puisqu'on s'était interdit de se revoir trop. On allait être accompagné chacun de notre côté. Tordu me direz-vous ? Ca l'était.. Mais c'était notre seul solution... Nier nos sentiments quelque temps, pour qu'ils nous reviennent plus fort encore, pour qu'ils nous réduisent bientôt en esclavage de l'autre.

J'arrivais alors à la soirée en charmante compagnie. Oct' n'était pas encore là. J'offris un verre à ma cavalière et on commença à discuter simplement. Je n'étais pas dans l'état d'esprit pour draguer ce soir. Cette fille serait une amie, rien de plus, bien qu'elle, soit apparemment plus qu'intéressée. C'était elle qui tentait de me charmer. C'était agréable de se sentir désiré. Je ne vis pas October arriver et je dois dire que son entrée fut fracassante. Elle renversa son verre sur la jeune femme qui m'accompagnait et s'excusa rapidement en me lançant un large sourire. *La garce* pensais-je intimement et amusé. Cette pensée persista lorsque mes yeux se posèrent plus intensément sur Oct'. Elle était absolument resplendissante... J'aimais par dessus tout la voir dans cette robe rouge et ses cheveux... C'était trop pour un homme comme moi. Je restais complètement pantois devant elle. Spectacle que l'autre femme ne rata pas. Je suivis October des yeux lorsqu'elle partit et l'autre me gifla avant de partir à son tour. Je fis mon choqué avant de sourire et de me tourner vers celle qui venait d'allumer le feu à la soirée. J'étais élégamment habillé moi aussi, une chemise blanche très fine, à la mode des îles et un pantalon classe.
Je restais un instant à l'admirer danser, tentant d'ignorer le type qui s'amusait à la coller. Il ne perdrait rien pour attendre celui là. Je terminais mon cocktail en les fixant puis vint à la rencontre de l'homme.

J'arrivais à son niveau de façon arrogante et me penchait pour lui souffler quelques mots à l'oreille. Celui-ci eu l'air choqué et fixa un instant October avant de filer rapidement. S'il avait pu, il aurait sans doute courut. Je le regardais s'enfuir et me tournais de nouveau vers Oct' qui déjà avait un regard suspicieux. Un petit sourire en coin s'afficha sur mon visage et je me saisi de deux verres sur le plateau d'un serveur. J'en tendis un à Oct'.

« Tequila Sunrise.. Je lui ai dis que tu étais un … travlo... » Fis-je.

Maintenant que je m’en rends compte, je trouve que d’avoir renversé mon verre sur la robe de cette fille frisée peut-être le ridicule. Parce que bon, il est claire que cette robe était magnifique et que du coup je ne pense pas qu’elle ait réussi à bien la sauver étant donné qu’elle était blanche et que bon une tâche reste une tâche.. Sinon ben je ne m’en excuserais toujours pas auprès de la fille bien que je le fis à l’époque, mais comme je le répète c’était un accident. (a) Enfin bon.. Pas tellement, mais le voir au crochet d’une pouf blonde, non merci. Je fis juste en sorte qu’il remarque ma présence et en plus de ca je n’aimais pas le fait qu’il soit encore avec l’une de ses groupies. C’est pourquoi j’agis à ma manière, c’est à dire spontanément et sur le coup je ne trouvais rien d’autre à faire que de lui verser mon verre sur elle. Pas très malin je sais, mais tellement drôle. Comme en plus la blonde ne se douter rien de mes intentions, elle ne pouvait pas s’imaginer qu’elle serait ma victime ce soir là. Bon ce n’était pas la mort non plus, je ne lui avais pas craché à la figure tout en lui balançant des injures quoi que si j’aurais pu, je l’aurais fait. Mais elle n’en valait pas la peine, et je n’avais pas envie de me prendre la tête ce soir. Je voulais juste profiter de cette soirée, du fait d’être à Madagascar, et ainsi m’amuser sans penser aux conséquences ni au reste.

Un sourire malicieux aux lèvres, je repartis de mon côté. Je ne me retournais pas, et trouvais au final une occupation avec qui je dansais pendant un bon moment. Il était plutôt mignon, le genre de type avec qui j’aime bien passer la soirée en général ou même la nuit. Mais ce soir lui me servait juste de jouer, celui qui m’aiderait en quelque sorte à attirer l’attention de celui pour qui moi je m’intéressais vraiment. D’un autre côté, il me servait également à rendre la pareille à Gabe pour la fille qu’il avait emmenée avec lui et montrer d’une certaine façon que je pouvais faire exactement la même chose et qu’il n’allait pas être le seul à profiter de la soirée. Je dansais donc au côté de.. Bref j’ai oublié son nom tout en regardant par moment Gabriel. Lui faisait pareil si bien que sa cavalière le gifla ce qui me fit assez rire je dois l’avouer. Mais bon, je ne comptais pas de suite courir vers lui pour qu’on puisse passer la soirée tout les deux, non c’était beaucoup trop facile. Je fis comme si de rien n’était et continuais à me trémousser au rythme de la musique.

C’est alors que quelques instants plus tard il fit son apparition. Il s’accapara mon partenaire et je dois avouer que j’y comprenais rien au début. Je lançais un « Hey ! » histoire de montrer qu’il dérangeait mais rien à y faire, aucun des deux ne m’écoutèrent. Peu de temps après, mon cavalier prit la fuite et je restais planté sur place, ne comprenant pas. Je regardais alors Gabe en fronçant les sourcils et croisant les bras, me demandant bien ce qu’il avait pu lui dire. « Je peux savoir ce que tu lui as dit ?! » Lui avait limite envie de rire, savourant sa victoire. Cette fois-ci, c’était lui qui me rendait la pareille en ayant fait fuir celui qui dansé avec moi. Gabe prit deux verres au passage à un serveur et m’en tendit un que je pris sans broncher. « Tequila Sunrise.. Je lui ai dis que tu étais un … travlo... » Là j’avoue que je n’en croyais pas mes oreilles. Des fois je me demandais ou pouvait lui venir des idées pareilles, c’était pire que moi. « J’hallucine ! Non mais comment t’as osé lui dire ca ! T’as envie que ca soit à toi que je jette le verre à la figure cette fois-ci ? » Je tendais mon cocktail vers lui. « Quoi que non, c’est beaucoup trop bon pour que je fasse ca. » Je sirotais une gorgée tout en le regardant. Je fis ensuite mine de regarder un peu partout. « Bah elle est ou ta pouf ? Elle ne t’a pas déjà planté quand même ? » Je le fixais d’un air à la fois interrogateur et amusé. « Mais bref, merci grâce à toi je vais devoir me trouver quelqu’un d’autre qui ne pensera pas que je suis un travelo avec qui passer la soirée. » Je bu une nouvelle gorgée de mon verre et commença à tourner les talons pour partir de mon côté et trouver peut-être une nouvelle proie même si je n’en ferais pas grand chose.

La garce, elle venait de faire fuir ma cavalière en une fraction de seconde. October avait toujours été douée pour affirmer sa possession sur un homme. Et je dois dire que cela ne me déplaisait pas. Aussi ne fis-je pas la grimace lorsque je vis sur son visage un large sourire, puis lorsque ma partenaire m'envoya une gifle bien placée, aussi forte fut-elle. Elle s'enfuit alors en m'insultant de salop et je ne pus réprimer un large sourire lorsque je me tournais vers October qui déjà était en bonne compagnie. Je savais que j'étais tout aussi doué qu'elle et que ma vengeance serait terrible et très proche.
Je ne voulais que finir mon cocktail avant, lui laissant le temps de s'amuser. Nos regards se croisèrent à quelques reprises, faisant grandir mon sourire. Lorsque j'eus fini mon verre, je le reposais sur le comptoir et sans détour allais vers les deux tourtereaux qui déjà enflammaient la piste de danse, évinçant les autres couples par leur déhanché chaloupé.
M'approchant je pouvais lire la malice sur l'expression de celle que je comptais bien débarrasser de son prétendant.
Ce fut plus simple que je le pensais. Ce type devait être stupide en plus d'être totalement fou. Je lui soufflais à l'oreille que la dite fille avec qui il dansait n'était en fait qu'un travesti et ma petite réplique fit son effet. Le type jeta un dernier regard étrange à Oct avant de filer plus vite qu'il n'en faut pour le dire.
Elle me demanda en fronçant les yeux ce que je venais de dire au type et je me mordis fortement la lèvre inférieur pour lutter contre le sourire qui ne demandait qu'à prendre place sur mon visage.
Je lui expliquais et son petit air choqué fut la goutte d'eau qui libéra le sourire que je retenais si bien depuis le début.
Elle me menaça avec son cocktail avant de se reprendre en me claquant quelque chose qui signifiait en gros que ce serait du gâchis de mettre un si bon cocktail sur ma tronche. Je fis la moue.

« Sympa... » fis-je avant de retrouver mon sourire et d'écouter ce qu'elle avait encore à dire. Elle fit une vilaine remarque sur ma partenaire que je ne relevais pas, je savais qu'elle n'avait rien manqué de la gifle elle non plus et je n'allais pas faire mon vexé, ca serait trop beau pour elle. Surtout que je ne l'étais pas, ça m'avait plutôt amusé à vrai dire. Je jetais un œil aux environs, secouant légèrement la tête de gauche à droite de façon amusée.
Je l'arrêtais par le bras lorsqu'elle tourna les talons en évoquant sa mise en chasse d'un nouveau type qui n'aurait pas entendu mon mensonge. Je me saisis de son bras et elle se tourna vers moi. Je plantais alors mon regard azur dans le sien et la fixais de façon arrogante. Comme à nos premières rencontres.. C'était exactement ça. Nous étions redevenus les deux adolescents... Se pourrait-il que l'amour renaisse de ce jeu ? L'amour était-il seulement mort ?

« Je dirais la même chose à tout ceux qui oseront t'approcher et lorsque l'un d'eux ne me croira pas, je n'aurais qu'à inventer un truc pire encore... » Fis-je. Je bloquais sur son visage, elle était belle, magnifique en réalité. Je tentais de ne pas le montrer mais j'étais subjugué, comme ébloui par tant de grâce. Tout était parfait.. Ses traits fins, sa peau hâlée, ses grand yeux, son petit nez et ses fines lèvres, son sourire élégant... Et puis son corps dans cette robe rouge collée au corps.. J'étais perdu dans mes pensées avant de reprendre.

« Moi je sais que tu n'es pas un travelo... » Fis-je. C'était une façon comme une autre de lui demander de passer un moment avec moi. Le seul que j'avais trouvé sans trop me dévoiler, sans trop me mettre en danger.

Un travesti ? Non mais sans rire, des fois je me demande comment des gens peuvent avaler de telles choses. Mon partenaire m’avait regardé de la tête aux pieds avant de prendre la suite et ce n’est que lorsque j’appris ce que lui avait dit Gabe pour qu’il parte comme ca, que je n’en revenais pas. Encore s’il lui avait sortie que j’avais déjà quelqu’un dans ma vie, que je maltraitais les hommes ou encore que j’avais chopé une mst, là j’aurais pu comprendre. Mais me regardé et faire comme si tout ce confirmé comme quoi j’étais un travelo, ca je n’en croyais pas mes yeux. Je me demandais bien et je me demande toujours ce qu’il a bien pu voir chez moi pour qu’il pense que Gabriel lui disait vrai. Mais je ne le saurais jamais. Du coup, je faisais comme si j’étais vexé qu’il lui ait dit un mensonge de la sorte, malgré que cela m’amusé qu’il ait pu trouver ce genre de déclaration pour réussir à en faire fuir un autre de sorte qu’il gagne au final. Enfin gagner était un bien grand mot. Car même si en voyant la petite moue qu’il faisait lorsque j’insinuais que préférais savourer mon cocktail plutôt qu’il ne lui tombe sur la figure, je décidais de ne pas craquer en voyant cette petite expression sur son visage que j’aimais tant et que j’avoue, n’arrivais jamais à y résisté bien longtemps. Voilà pourquoi je préférais regarder autour de moi, cherchant la personne qui l’accompagner au départ et qui avait préféré prendre la suite en le giflant pour lui en faire la remarque. Comme si je n’avais rien loupé de la scène, à vrai dire je n’aurais voulu l’a manqué pour rien au monde. Surement l’une des plus courageuse qui avait eût le cran de lui en mettre une plutôt que de tomber à ses pieds, et faire comme si elle ne voyait pas ce qu’il se passé entre lui et moi. Finalement et même si je ne l’a connaissait pas, je dois dire que je l’aimais bien. De mes connaissances, elle aura été la deuxième à le gifler. Il jeta un coup d’œil à son tour et fit comme si cela lui importer peu.

Devant chercher une nouvelle occupation à présent, je lui tournais les talons en quête d’un nouvel homme avec qui passé un bon petit moment. Mais je fus interrompu lorsque Gabe me prit par le bras pour me faire retourner. Je me retrouvais à présent face à lui, fronçant les sourcils, me demandant bien ou il venait en venir. Il me regardait de façon arrogante et moi je restais sur place, impossible de bouger et de baisser les yeux. Le voyant faire, j’avais l’impression d’être retourné six ans en arrière. Avec pour thème le même genre de soirée, de comportement l’un envers l’autre, c’était assez bizarre lorsque je me suis mise à le réaliser. C’était en partie pour ses manières d’agir que j’étais tombé chaque fois un peu plus amoureuse de lui, alors c’était à ce demandé si on allait retomber dans ce même cercle vicieux. Gabe fit le genre de menace qui me déstabilisé facilement, celle qui montrait que quoi que je fasse il sera toujours là pour empêcher mes intentions, de manière à dire que c’était lui et personne d’autre. Je me ressaisis et lui dit d’un ton arrogant « Dans ce cas, je te mets au défis. »

Je m’apprêtais à partir vraiment, mais tenant toujours mon bras, je n’y arrivais pas. Je lui fis une nouvelle fois fasse et plantais mon regard sur lui. « Quoi ? » Lui lançais-je alors qu’il avait les yeux posés sur moi d’une manière qui d’un côté ne me dérangeait pas. « Moi je sais que tu n'es pas un travelo... » Là il faut dire que je restais scotché. Une nouvelle fois, je ne savais pas comment réagir à ce qu’il venait de me dire. Je n’étais pas bête. Dans ses propos j’avais bien compris qu’il voulait que je reste avec lui. Mais étais-ce une bonne idée ? Franchement je n’en savais rien. J’avais envie de rester avec lui, même très envie, mais resté à savoir si c’était raisonnable. Je le regardais pendant un petit moment, passant ma main libre dans mes cheveux pour la poser ensuite dans la sienne. Je me rapprochais de lui, et lui soufflais à l’oreille. « Alors prouve le moi.. » Je me décalais légèrement pour le regarder dans les yeux et finit par lui lâcher la main pour vraiment partir cette fois-ci. Je me retournais une seule fois pour le voir au même endroit ou je l’avais laissé et alla au bar de la plage me prendre un nouveau verre, ayant finis mon cocktail.

Je venais de me débarrasser de son prétendant comme elle s'était débarrasser de ma cavalière. Non en fait j'avais été encore plus cruel qu'elle, mais ça c'était mon habitude. Je ne faisais pas dans la dentelle. Je lui avait fait comprendre en la retenant alors qu'elle semblait vouloir m'échapper que je m'arrangerais pour faire fuir tous ceux qui oseraient croire une seule seconde qu'ils avaient leur chances avec elle. C'était ma façon à moi de la garder, de lui dire que je ne la voulais que pour moi, que je ne laisserais aucun autre s'en approcher de trop près. Je la fixais arrogant et charmant à la fois, ce regard quel avait connu très tôt, en boite de nuit, à la fac ou partout ailleurs où on s'était croisés. Ce regard appartenait à l'époque ou notre relation n'était pas officielle et où l'on s'amusait l'un avec l'autre. J'étais ce type qui n'hésitais pas à venir lui voler un baiser lorsqu'elle bronzait sur le sable fin de la plage de Perth là où d'autres n'arrivaient qu'à l'observer de loin en détournant la tête dès qu'elle les remarquait. J'étais ce type qui venait m'assoir à côté d'elle dans le cinéma alors qu'elle n'était pas seule et qui faisait fuir son gentils cavalier pour un film. J'étais ce type qui n'avait pas froid aux yeux, qui savait ce qu'il voulait. Et je savais de source sur et d'expérience qu'elle avait aimé ça chez moi. Elle aimait être désirer ouvertement et appréciait mon arrogance.

Elle tenta une nouvelle fois de me fausser compagnie mais son bras fermement pris dans ma main l'en empêcha. Elle me demanda alors ce que j'avais encore et je lui confiais avec assurance que je pouvais être son partenaire ce soir puisque moi, je savais qu'elle n'était pas un travelo. Je lui avais tendu une main innocente pour l'inviter à rester avec moi et elle sembla un instant troublée. Un instant seulement car elle passa sa main libre dans ses cheveux et la seconde d'après son regard n'était plus celui de la surprise. Elle aussi était de nouveau l'adolescente qui se jouait de moi lorsque l'on était plus jeunes. Elle me souffla que je devais le lui prouver et elle partit, lâchant ma main et allant chercher un nouveau verre. Je lui sourit amusé et la suivit du regard. J'attendis un court instant, qu'elle s'installe au bar avec son nouveau verre puis la rejoins. Je jetais un oeil dans les environs avant de m'élançais vers elle avec une démarche assurée et un regard de prédateur sur le visage. Lorsque j'arrivais à son niveau, je me mordis la lèvre inférieure sensuellement.

« Cette place est-elle prise milady ? » Fis-je en montrant la chaise à ses côtés d'un signe de main.
Je n'attendis pas vraiment sa réponse, je la connaissais. Je m'assis à mon tour et commanda un téquila sunrise comme d'habitude. Le verre tarda à arriver et je me tournais alors vers October, mon sourire carnassier sur le visage. J'étais en train de lui prouver que le Gabe dont elle était tombée amoureuse, était bien là, toujours là, et complètement dingue d'elle.

« Puis-je vous offrir ce verre Miss Hannigan ? » ajoutais-je lorsque nos deux verres arrivèrent enfin. Je déposais de quoi payer l'addition au barman et levais mon verre à l'encontre de celui de la jeune fille. J'avais déjà mon idée en tête et pour cela, il fallait que les verres soient payés. Je ne voulais pas finir en prison, pas ce soir. Je levais mon verre pour trinquer avant d'y tremper mes lèvres. Je ne cessais de la fixer dans les yeux. Je savais qu'une autre aurait été mal à l'aise, mais c'était October, il lui en fallait plus que cela pour se sentir mal. Je jetais un œil dans la pièce pour voir le type que j'avais plus tôt fais fuir me fixer avec un air méchant. Venait-il enfin de comprendre que je l'avais évincer pour mieux être avec sa partenaire... Les hommes sont stupides parfois. Je lui souris et lui fit un petit geste de la main toujours aussi moqueur avant de terminer mon verre. J'attendis ensuite avec respect qu'Oct' termine le sien et je me levais de mon tabouret de bar. Je replaçais ma chemise, élégamment avant de prendre Oct' dans mes bras, sous ses jambes et de courir vers l'eau s'échouant en vague sur la plage. Lorsque l'eau recouvrit au dessus de mes genoux, je me stoppais et la fixais.

« A l'eau ? Ou pas à L'eau ? » Fis-je.

Une fois le dos tourné, je marchais en direction du bar pour me commander un nouveau verre. Je ne me tournais qu’une seule fois en sa direction pour voir s’il avait bougé ou non, et ca n’en fut pas le cas. Il me suivait du regard, et je souris légèrement avant d’entrer dans le bar. Je m’assis au comptoir et fit signe au barman de venir pour me prendre un autre verre. Ayant beaucoup de monde ce soir, je ne fus pas servit le plus rapide possible. Non j’attendis un bon moment même. Si bien que Gabriel eût le temps de faire son entrée et venir à mes côtés. Du coup en attendant, j’étais assez songeuse. Je pensais au déroulement de cette soirée et avais vraiment l’impression d’être de nouveau cette adolescente de quinze ans qui passé son temps à allumé les mecs, et un en particulier. A force de jouer on finit par se brûler et la question était, est ce que je voulais vraiment me brûler encore une fois ? Après tout ce qu’il s’était passé je ne savais vraiment pas. Mais je savais que je ne pouvais pas non plus le perdre encore une fois, du moins plus que je ne l’avais déjà perdu. Si j’avais une de ces pâquerettes, je pourrais en arracher les pétales un à un et laisser la fleur choisir à ma place. Je l’aime.. un peu.. pas du tout.. La vérité et même si je voulais tenter de me le cachais c’est que je l’aimais. J’étais amoureuse de lui, peu importe les conséquences. Est-ce que c’est ca, suivre son cœur ? Si seulement il existait une carte ou une boussole pour m’aider à trouver la voie. Mais je lui ai donné mon cœur et ceci, plus que tout, est mon étoile Polaire.. Ca devrait suffire.

Je n’eu même pas le temps de répondre à sa question qu’il prit place sur le siège à côté de moi. Il commanda à son tour un nouveau verre, le même que le précédent. J’hochais alors simplement de la tête, montrant que je n’en étais pas contre. Et puis si c’était le contraire, je ne me serais pas gênée pour lui répliquer de dégager, mais ce n’en était pas le cas, oh ca non. Gabe se tournait vers moi, le sourire aux lèvres et plutôt que de détourner son regard, je lui rendis son sourire avant que nos verres arrivèrent. « Puis-je vous offrir ce verre Miss Hannigan ? » Je pris ma téquila gardant le sourire. « Si vous y tenez Monsieur Fitzgerald. » Je finis par le lever comme lui et cogna légèrement mon verre contre le sien. J’en bu ensuite une gorgée et le regardais d’un air malicieux. « Alors c’est comme ca que tu comptes me le prouver ? En me faisant boire jusqu’à ce que je me laisse faire pour ensuite profiter de la situation ? Tu fais fort là. » Je ris légèrement et bu une nouvelle gorgée pour quelques minutes plus tard le finir. Entre temps, je vis Gabriel détaché son regard du mien pour ensuite faire un petit signe de la main, un sourire en coin. J’hésitais à me retourner pensant d’avance qu’il faisait ce geste envers l’une de ses groupies qui ne pouvait pas aller voir ailleurs. Je levais les yeux au ciel avant de me retourner pour en faite me rendre compte qu’il s’agissait tout simplement de mon ancien cavalier. Je ne pu m’empêcher de rire légèrement face à l’expression de colère sur son visage et Gabe qui lui, se moquait. En même temps il l’avait bien mérité, il n’avait cas pas gobé n’importe quoi et surtout ca.

Après cette scène et nos verres terminés, Gabe se releva et j’en fis de même quelques instants après. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il en suivit. Je poussais un petit gémissement en sentant ses bras se serraient autour de mes jambes pour ensuite me soulevait et m’entrainer directement vers la mer. Tout le monde le regardait courir, me portant et moi qui hurlais en même temps. Il continua jusqu’à l’eau qui était à présent à ses genoux. « A l'eau ? Ou pas à L'eau ? » Je m’accrochais à lui ne voulant pas être en contact avec l’eau malgré que mes pieds étaient déjà dedans. « Pas à l’eau ! » Lui répondis-je en faisant une petite moue. Mais j’avais beau faire cette tête ce n’est pas ca qui allait le faire changer d’avis sur ses intentions. J’entourais alors mes jambes de sa taille, les accrochant pour ne pas glisser ou résister le plus longtemps possible avant de me faire jeter dans la mer. Le fixant, je passais à présent mes bras autour de son cou. « Tu ne veux quand même pas que je me noie avec toutes ces vagues et qu’ensuite je meurs de froid si ? » J’avais toujours la même petite moue mais bon, malgré mes arguments je le sentais déjà en rigoler et se moquer de moi parce qu’il faut l’avouer, les vagues n’étaient pas si énormes que ca, et avec la chaleur qu’il faisait je ne l’a trouvais pas spécialement froide non plus. C’était juste pour le principe de ne pas me faire mettre à l’eau.